C’est l’équipement LE PLUS IMPORTANT ! C’est
vraiment celui que l’on doit choisir avec soin, en étudiant les
caractéristiques nécessaires, ses besoins, et en prenant le temps d’essayer
plusieurs paires et plusieurs pointures jusqu’à trouver la paire parfaite.
Conseil N°1 : n’achetez jamais vos
chaussures de montagne sur internet, il faut absolument les essayer.
Vous allez marcher et crapahuter pendant des
jours et des jours, sur 150 km, au départ sur des sentiers bien balisés avec
une température de +20°, et au niveau de Gorak Shep à plus de 5.000m dans
moraines glaciaires, avec des températures négatives. Si vous voulez pousser
jusqu’aux grands cols ou au glacier de Khumbu, il vous faudra cramponner !
Si vous partez en mars, il vous faudra privilégier davantage la thermicité.
Conseil N°2 : n’achetez pas des Millet Everest
Summit à 700 € ni des Salomon basses à 100 € si vous vous arrêtez au camp de
base. Etudiez votre besoin et décidez seulement ensuite.
Chaque paire de
chaussure est conçue par le fabriquant pour un besoin bien précis !
Les chaussures
dites « d’approche », tige basse, souples, très légères,
respirantes… et pas très chères (100 à 150 euros). La Sportiva TX4 GTX
correspond à cette catégorie : une des plus légère du marché, technique
avec une membrane goretex (imperméable tout en restant respirante), super
déroulé de la cheville, et une semelle agrippant bien la roche. Tentante cette
paire, presque aussi légère qu’un chausson d’escalade ! Pour les deux
premières étapes, elle pourrait faire l’affaire. Si vous ne dépassez pas Namche
Bazar, vous pouvez opter pour ce type de chaussures, quoique personnellement je
ne les recommande pas, les sentiers sont quand même chaotiques, avec des
pierres, des trous… aussi une tige haute qui soutient les chevilles n’est pas
du luxe.
Les chaussures de randonnée : Tige
haute pour soutenir la cheville et protéger la malléole, semelle technique pour
terrain accidenté, imperméable (membrane Gore-tex), amortissantes (semelles
Vibram)… et surtout… super confortable et légères.
Entre 150 et 200 € vous trouverez des
chaussures pesant moins de 1,2 kg la paire, efficace et offrant un confort de
marche absolu.
Ces chaussures sont conçues pour de la marche
sur sentier, avec une pente raisonnable, en basse ou moyenne montagne, pas pour
la haute montagne, les glaciers, les températures froides…
Exemple : la Millet High Route GTX, 1,2
Kg la paire, moins de 200 €, excellent déroulé du pied grâce à sa souplesse
(semelle pas trop rigide). Talon amortissant facilitant les descentes…
Dans le même genre, il y a la Meidl Air
Révolution Extra qui privilégie la respiration du pied et le confort. J’en ai
une paire qui s’est avérée idéale sur le GR20 même après 6 heures de pluie
non-stop où leur étanchéité a été mise à dure épreuve.
Par contre, côté thermique, les chaussures de
randonnée ne sont pas conçues pour résister aux températures négatives, vous
risquez de perdre un orteil si vous vous aventurez à -5°/-10° avec de tels
souliers.
Les chaussures de
Grande Randonnée : comme les chaussures de randonnées mais plus résistantes,
plus thermiques, plus rigides, certaines sont même cramponnables en
semi-automatique ou avec des lanières (pour un usage occasionnel des crampons).
Mais ça reste de la chaussure de randonnée ou de trek, faite pour des sentiers
escarpés, des conditions estivales (plus mi- saison pour les plus chaudes) et pas
pour la haute montagne.
Une bonne paire de chaussures de Grande
Randonnée, tige haute, semi-rigide tout en conservant assez de souplesse pour
un bon déroulé du pied, est tout à fait suffisant pour aller jusqu’à Lobuche
(4.940m) voire au-delà, Gorak Shep, Kala Patar, camp de base de l’Everest
(5.365m), si les conditions climatiques sont clémentes : pas de neige ou
glace, pas de températures inférieures à -5°…
Millet Everest Summit |
Les chaussures
d’alpinisme :
Ce sont des chaussures conçues pour sortir des sentiers battus, pour marcher
sur roche ou sur glacier, pour grimper (précision de l’appui), pour résister
aux conditions climatiques de la haute montagne.
Et dans cette catégorie, on trouve de
tout : des chaussures conçues pour les treks engagés, pour l’alpinisme plus
ou moins technique estival ou 3 saisons, pour la randonnée glaciaire ou la
cascade de glace, pour la très haute altitude et ses températures de -40° etc.
il en existe pour tous les usages.
J’ai une paire de chaussure de montagne façon
« coque » adaptée aux courses de haute montagne type Mont-Blanc mais
qui ne fera pas l’affaire car elles sont tellement lourdes et rigides que les
étapes de montée jusqu’à leur zone d’expertise auraient été un calvaire. Une
paire de Millet Everest Summit (700 €, 2,7 kg la paire) ou de Sportiva Spantik
(440 €, 2,3 Kg) ne sont pas idéale pour aller jusqu’au glacier de Khumbu, elles
sont plus adaptées pour aller au-delà de 7.000m.
La Sportiva Spantik |
La principale différence avec les chaussures
de randonnée tient dans la rigidité de la semelle qui permet de cramponner, de
grimper (climbing zone au bout), d’amortir davantage les chocs à la descente. Ces
chaussures sont aussi plus épaisses, plus chaudes, plus résistantes et protègent
aussi davantage le pied. Elles permettent de dépasser les 5.000 m sans
difficultés. Au-delà de 5.500m/7.000m (selon les modèles ou les conditions
climatiques) attention, on entre dans une autre catégorie à cause du froid.
Mais dites-vous aussi que faire les étapes
d’approche, de 2.000m à 5.000m avec de telles chaussures au pied n’est pas
idéal : elles sont surdimensionnées pour les sentiers balisés, elles sont
lourdes, chaudes, moins respirantes que les chaussures de randonnée, et surtout
leur semelle est trop rigide et ne permet pas de dérouler des pas souples. J’ai
souvent vu des alpinistes amateurs redescendre du Mont-Blanc avec des
chaussures coques (en plus de location) et passé l’aiguille du Goûter pester
contre le manque de confort, le poids, le manque de souplesse. Certains
changent de chaussures au biveau de Tête Rousse et mettent des chaussures
d’approche, et ceux qui ont voulu économiser le poids d’une seconde paire,
entament la descente du désert de Pierre Ronde avec une démarche façon playmobil
née de la conjugaison de la fatigue et de la rigidité des coques. En général,
ils font une longue pause à la cabane des Rognes avant de rejoindre le nid
d’aigle, pour soulager leurs tendons et leurs genoux. Et s’ils ont pris une
paire trop petite, c’est à ce moment-là qu’ils commencent à avoir les ongles
qui noircissent…
Conclusion : choisissez des chaussures
adaptées à votre besoin, ni sous dimensionnées, ni surdimensionnées, et surtout, CONFORTABLES,
quitte à faire l’impasse sur d’autres critères.
Mon
besoin personnel : des chaussures « couteau suisse ».
Mes godillots actuels ne sont pas adaptées
aussi il a fallu que j’achète une nouvelle paire avec une idée en tête, trouver
une paire « couteau suisse », à tout faire, qui soit déroulante pendant
les étapes d’approche, suffisamment thermique pour éviter de perdre un orteil
passé les 5.500m, imperméable tout en restant respirante pour éviter le
bouillon de culture en faible altitude quand il fait chaud, résistante pour
bien protéger le pied, suffisamment rigide pour permettre de la précision en
grimpe et de cramponner en semi-automatique si nécessaire (trop bête de faire
demi-tour à cause de névés), légère pour ne pas avoir les jambes lourdes, et
par-dessus tout… confortable, comme dans des chaussons !
Et évidemment Victorinox ne fabrique pas de
chaussure !
Beaucoup font le choix de prendre deux paires
de chaussures : une paire légère (type tige basse) pour les étapes
d’approches et une paire plus technique, plus thermique pour la haute altitude.
La paire light pouvant aussi servir de « chaussons » le soir au camp
de base…
Mais, si vous avez lu mes autres articles,
vous vous souviendrez que l’on est limité à… 15kg sur les vols intérieurs du
Népal et si l’on partage un sherpa. Et si vous avez 1,8 à 2 Kg pour votre
grosse paire technique dans votre sac porteur, il va falloir faire des
arbitrages sur le reste…
Initialement j’avais prévu d’emporter mes
« Mont-Blanc », 2,2 Kg et mes « GR20 », 1,3 Kg. J’ai changé
d’avis et j’ai préféré choisir une paire unique en étant parfaitement conscient
qu’aucune des 2 solutions n’est la meilleure :
Dans un cas vous avez un surcroit de poids,
dans l’autre vous allez avoir une paire de chaussure correcte dans tout, mais
experte en rien.
Ma
sélection :
J’ai commencé par surfer sur le web, lire les
avis des professionnels ou amateurs éclairés, lire les tests (il y en a plein
de disponible), et j’ai sélectionné une vingtaine de modèles à peu près dans la
même catégorie pour un usage allant du trek engagé à la randonnée glaciaire en
haute montagne.
Après une première élimination (prix délirant,
avis catastrophiques, trop fragile, trop lourde…) j’ai retenu une douzaine de
paires que j’ai analysées en détail :
SCARPA TRIOLET
PR TH GTX 1,8 Kg 329 €
LA SPORTIVA TRANGO
CUBE GTX 1,350 kg 275 €
LA SPORTIVA KARAKORUM
EVO GTX 1,730 kg 244 €
LA SPORTIVA NEPAL
EVO GTX 2,050 kg 345
€
SCARPA TRIOLET GTX 1,620 kg 269 €
LA SPORTIVA NEPAL
TREK EVO Gtx 1,7 kg 319 €
SCARPA CHARMOZ 1,540 kg 239 €
LA SPORTIVA TRANGO
S EVO GTX 1,4kg 219 €
LA SPORTIVA TRANGO
Guide Evo GTX 1,130 Kg 259 €
LA SPORTIVA NEPAL
EXTREME 2,250 Kg 279
€
LA SPORTIVA NEPAL
CUBE GTX 1,8 Kg 399 €
MILLET GREPON 4S GTX 1,5 Kg 329 €
Cette étude s’est faite par rapport à mes
besoins, à mes critères (ci-dessous). On a chacun les siens, aussi ne prenez
pas pour certitude ce que j’expose. De plus, il ne faut pas se limiter à la
vision « papier », seul l’essayage déterminera si telle ou telle
paire est faite pour vous.
Mon
choix : LA SPORTIVA KARAKORUM EVO GTX
Mon choix s’est porté sur cette remplaçante
des NEPAL TREK qui répondait le mieux à l’ordre de mes priorités :
1°) Priorité N°1 – et de très loin avant
toutes les autres – une chaussure
confortable avec un très bon déroulé de la cheville, un chaussant généreux
et bien garni, un intérieur bien fait sans qu’une couture ou un pli vienne vous
pourrir la vie à chaque pas, et une languette souple et épaisse, j’ai le devant
du pied sensible. Et comme j’ai des malléoles énormes et proéminentes, une
garniture qui épouse la forme de la cheville sans être trop serré.
Et croyez-moi, il vaut mieux une chaussure un
peu lourde, moche, pas assez technique, trop ceci ou pas assez cela qu’une
chaussure inconfortable. Le confort est le critère N°1 que tout le monde
devrait suivre.
Et là, selon votre forme de pied, certaines
marques ou modèles sont davantage faits pour vous que d’autres, aussi ne vous
entêtez pas acheter tel modèle alors que vous avez un doute sur son adaptation
à votre pied, uniquement parce que son look ravageur orange vous a séduit.
La Karakorum a l’avantage d’avoir une tige en
cuir fait en un seul bloc, pas de couture à craindre (qui dit couture dit aussi
risque de se découdre). Son chaussant est assez large (pas fait pour les pieds étroits),
épais et généreux. Sa tige remonte assez haut sans compresser les tibias, elle
enrobe bien la cheville sans l’étouffer.
2°) Polyvalence :
Une
chaussure avec une technicité à mi-chemin entre la chaussure de randonnée de
base et la chaussure d’alpinisme engagé et technique type cascade de glace.
C’est-à-dire une chaussure qui permette de faire les marches d’approche sans
avoir l’impression d’avoir des chaussures de ski au pied, avec un excellent déroulé de la cheville et
confort de marche, tout en permettant de flirté avec la très haute montagne, de
grimper, de cramponner, de faire de l’alpinisme classique jusqu’à AD voire AD+.
En fait, ce critère est le premier retenu en
amont en vision « papier » : j’ai fait une liste de modèles
entrant dans cette catégorie. Des chaussures d’alpinisme semi-rigide, cramponnable en semi-automatique qui ne
soient pas des coques.
3°) Thermique : une paire qui,
lorsqu’il fait -10° sur un glacier, permette de ne pas perdre un doigt de pied,
ni d’avoir froid aux orteils… Ce n’est pas la grande qualité de la Karakorum,
La Triolet PR TH (modèle thermique de la Triolet classique) était bien
meilleure pour cela, mais bien moins confortable pour mon pied… J’ai donc
privilégié le confort et acheté des chaussettes thermiques un peu épaisses et
essayé les chaussures avec ces chaussettes, ça a l’air d’être parfait. Par
contre quand je remettais des chaussettes normales (les Monnet de trek) j’avais
l’impression que les chaussures étaient un peu trop grande, j’ai donc aussi
acheté une paire de semelles fines anti-chocs comme cela, en bas dans les
rochers, j’ai la semelle antichoc, en haut dans la glace, les grosses
chaussettes, pour le même remplissage de la chaussure…
La Charmoz et les 2 trango de ma liste ont été
éliminées à cause de ce critère. Ce sont de belles chaussures mais elles sont
vraiment faites pour l’été, pour des conditions estivales entre 3.000 et 4.000m
et pas du tout pour plus froid.
4°) Efficaces, c’est-à-dire
qu’elle doit avoir le minimum syndical pour être dans ma liste des nominées :
Imperméabilité, tout en étant
respirante = membrane goretex
qui fait le boulot. J’ai éliminé une paire de la liste car toutes les critiques
s’accordaient à dire qu’elle avait un gros problème d’étanchéité ! Et
marcher avec les pieds mouillé, ça fait partie du pire de ce qui peut arriver…
Si la chaussure n’est pas assez respirante, alors là aussi vous aurez les pieds
humides… membrane Gore Tex obligatoire.
Accroche sur roche
humide, sur dévers… avec climbing zone sur l’avant. A quoi ça sert d’avoir de
grosses chaussures si c’est pour glisser comme avec des mocassins ?
Amorti : le bloc semelle
doit être conçu de manière à absorber les chocs dans la descente (et en montée),
sinon ce sont vos genoux et votre dos qui vont prendre cher (comme dirait ma
fille). Si vous avez 20 ans, vos tendons tiendront peut-être le coup… mais j’en
ai plus du double… Vibram
obligatoire (ou équivalent). La semelle de la chaussure doit être conçue pour
amortir les pas.
5°) Légère : j’ai finalement
éliminé des modèles comme la Nepal Extreme ou la Népal Evo GTX qui dépassaient
2Kg la paire. C’est rédhibitoire pour moi, pourquoi prendre une paire à 2,3 Kg
alors que certaines avec 500g de moins font le même boulot. Pour une course à
la journée, pas de souci, mais au bout de 100km de trek, ces 500g peuvent vous
épargner bien des inconforts et des efforts.
Les Karakorum font 1,730g la paire en 42,
1,8kg en 44. Il y avait encore bien plus léger, mais plus des chaussures sont
légères, moins il y a de caoutchouc dans la semelle pour amortir les chocs,
moins les matériaux utilisés sont épais, résistants, thermiques… Les plus
légères ne sont pas toujours les meilleures, même si les progrès ne cessent pas
et que la mode actuelle va vers les chaussures ultralégères.
6°) Prix : Il ne
faut pas lésiner sur le prix, d’accord, mais bon, quand dans la même catégorie
on a des paires à 220€ et des paires à 400€, pourquoi ne pas tenter de
commencer à chercher dans la première moitié des prix ?
J’ai donc écrêté la grille et la Nepal Cube
GTX est passée à la trappe sans même les essayer… mais si c’est cette paire qui
répond à vos besoins et surtout à votre confort et votre morphologie, alors
l’investissement est judicieux. Un séjour réussit vaut bien une centaine
d’euros, ce serait tellement bête de faire demi-tour parce que l’on a mis le
prix des chaussures en critère N°1… Rapporté au prix de l’expédition ces 100 €
sont bien ridicules…
7°) Look :
Evidemment si on a deux paires qui répondent à tous les critères ci-dessus, on
peut se faire plaisir en choisissant celle qui a le plus beau look… Mais ce ne
doit pas être déterminant, c’était donc mon dernier critère, même si j’en aurai
bien voulu des oranges…
La Sportiva Nepal Cube GTX |
Le
Choix et l’essayage :
Je suis donc allé au Vieux Campeur (le rayon
le plus complet de Paris) et j’ai commencé les essayages. On voit tout de suite
si ça va le faire ou pas. Suite à la première impression, j’ai short-listé 4
paires, La Triolet PR TH GTX, la
Sportiva Trango Cube GTX, La Sportiva Népal Evo GTX et à contrecœur la
Sportiva Karakorum GTX. A contrecœur car au niveau look, elle sortait vraiment
de ce que je cherchais, on dirait des chaussures « vintage », à
l’ancienne !
Je suis assez « La Sportiva » dont
la conception est assez en phase avec ma morphologie de pied. Elles ont une
excellente réputation de confort et de technicité mais pas de robustesse !
Sauf si vous exercez l’alpinisme tous les weekends, la durabilité n’est pas un
critère éliminatoire d’autant qu’une marque comme La Sportiva ne pourrait pas
se permettre de commercialiser des chaussures mal finies ou fragiles. Elles
sont justes moins solides que d’autres dans le temps et, plus gênant, certains
modèles (souvent dans la nouvelle tendance des super légères) ne sont pas
ressemellables.
Ah oui, j’avais aussi idée de sélectionner les
Grepon 4S (4 Saisons) GTX mais leur finition m’a semblée en dessous.
Donc j’essaye les 4 paires restantes en
tâchant de répondre à mes critères ci-dessus et en procédant par élimination.
Première éliminée, la Sportiva Népal Evo GTX, une super chaussure polyvalente,
technique, bien faite mais un chouia trop rigide par rapport à ce que je cherchais
(le fameux déroulé du pas dans la marche d’approche), et un chouia trop lourde.
Deuxième éliminée, la Trango Cube GTX. Avec ses 1,350 kg, la plus légère. Assez
thermique malgré sa légèreté, en tout cas mieux que les deux Trango Evo Gtx
initialement mis dans ma liste et éliminée à cause de leur manque de
thermicité. Mais cette Trango Cube a une forme de chaussant assez particulier
et je ne me suis pas senti confortable dedans, et de plus j’avais l’impression
que la semelle avait deux niveaux. Dommage, j’adorai leur look.
Sur les deux derniers modèles, la Triolet PR
TH et la Karakorum, j’ai eu du mal à les départager. La Triolet TH est le
modèle thermique de la Triolet GTX. Très confortable, super déroulé de la
cheville, technique, elle est même cramponnable en automatique (perso, je
préfère le semi-automatique) sans être trop rigide. Une belle chaussure de
montagne polyvalente bien chaude et confortable.
La Karakorum, pareil, polyvalente, technique
mais un peu moins thermique et avec une semelle un peu plus souple que la
Triolet. Une finition cuir étanche impeccable, et au niveau confort, je me
sentais mieux dans la Karakorum, donc c’est celle-là que j’ai sélectionné.
Rappelez-vous, c’est le critère N°1. Tant pis pour le look, tant pis pour le
côté moins thermique, le confort avant tout.
J’en ai essayé trois paires pour déterminer la
bonne pointure : 44, 44 ½ et 45.
44 : Super confortable, je ne touchais
pas le fond. J’étais bien… Mais… j’ai eu l’impression qu’en descente avec le
pied qui glisse toujours, et avec des grosses chaussettes, je pourrai avoir les
orteils qui auraient touché le fond et ça, c’est à bannir à tout prix. Je me souviens d'une descente du Mont-Blanc où la traversée à fond (limite à courir) du désert de tête ronde pour arriver au nid d'aigle avant le départ du dernier tramway du Mt Blc m'a coûté quatre ongles noirs parce que mes chaussures étaient trop justes. Prenez
toujours minimum ½ pointure de plus, idéalement 1 pointure de plus.
45 : Donc j’essaye en 45, trop grand.
C’est sûr, même en forçant comme un dingue sur la planche en bois en pente du
Vieux Campeur je ne touchais pas le fond. Mais quand une paire de chaussure est
trop grande, alors vous perdez en précision d’appui et en confort de déroulé.
Je les essaye avec des grosses chaussettes, trop grand aussi.
44 ½ : parfait avec les grosses
chaussettes, un peu grand avec des chaussettes fines. Mais c’est celle-là les
mieux.
Pour savoir si la pointure est la bonne,
retirez la semelle intérieure de la chaussure. Caller bien votre talon au bout
et entre l’extrémité de votre pied (avec la chaussette que vous allez utiliser)
et celui de la semelle vous devez avoir assez d’espace pour placer l’index (pas
le pouce). C’est la marge nécessaire en descente pour ne pas taper au fond et
risquer les ongles noirs dans le meilleur des cas, de perdre vos ongles dans le
pire (il faut 1 an pour que le pied s’en remette, dans ce cas).
J’ai fait ce test avec les 44 ½, impeccable
avec les grosses chaussettes, un peu trop d’espace avec les chaussettes fines,
qu’à cela ne tienne, avec l’astuce de la semelle antichocs pour les jours où
j’aurai les chaussettes fines, le tour était joué. En plus le vendeur me l’a
redécoupé à la machine exactement à la bonne taille pour épouser la semelle
d’origine de la chaussure, le petit-plus du Vieux Campeur où les vendeurs sont
des spécialistes (en tout cas la plupart).
Mon avis (sans les avoir essayées sur le
terrain, ce sont donc des préjugés influencés par mes propres attentes et
besoins…) :
Et
maintenant
Me voilà donc l’heureux propriétaire de
chaussures au look ringard, mais à la qualité et au confort irréprochable, les
Sportiva Karakorum GTX, des chaussures italiennes couteau suisse, des pompes à
tout faire répondant aux besoins multiples que je vais rencontrer sur plusieurs
milliers de mètres de dénivelé, avec une amplitude thermique de plus de 30°,
avec des natures de sol bien différentes de l’herbe au glacier… Une paire
unique pour gagner 2kg dans le sac (j’en aurai besoin pour le matériel photo…).
Il ne reste plus qu’à les casser, à les user
avant de partir. On ne met jamais des chaussures neuves en montagne, mais ça
j’espère que tout le monde le sait. Reste à trouver des idées de balades pour
les user un peu, le parc Monceau étant un peu plat !
A côté de ces nouvelles chaussures, j’emporte aussi :
3 paires de chaussettes « Monet
Trek », techniques, avec renforts là où il faut, anti frottement (pour
éviter les ampoules), qui sèchent très vite (textile synthétique).
2 paires (toujours Monnet) bien chaude avec
une bonne partie en laine.
2 boîtes de « compeed », ces
pansements étudiés spécialement pour guérir les ampoules, une pour les orteils,
l’autre pour la voute plantaire. Ça coute plus de 10 € la boîte de 6 mais ce
sont les meilleurs…
1 paire de chaussons The North Face pour être
bien au chaud et confort le soir au camp de base ou dans les lodges. 220
grammes seulement. C’est tellement bon de soulager ses pieds le soir en les
sortants des grosses chaussures où ils ont gonflé, où ils ont souffert… Un
conseil, ne prenez pas de tong, j’ai fait cette erreur sur le GR20 (en été) et
j’ai eu super froid au pied même en mettant des chaussettes ce qui n’est pas
pratique avec des tongs…
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