mardi 7 mars 2017

Le choix des chaussures

C’est l’équipement LE PLUS IMPORTANT ! C’est vraiment celui que l’on doit choisir avec soin, en étudiant les caractéristiques nécessaires, ses besoins, et en prenant le temps d’essayer plusieurs paires et plusieurs pointures jusqu’à trouver la paire parfaite.
Conseil N°1 : n’achetez jamais vos chaussures de montagne sur internet, il faut absolument les essayer.

Vous allez marcher et crapahuter pendant des jours et des jours, sur 150 km, au départ sur des sentiers bien balisés avec une température de +20°, et au niveau de Gorak Shep à plus de 5.000m dans moraines glaciaires, avec des températures négatives. Si vous voulez pousser jusqu’aux grands cols ou au glacier de Khumbu, il vous faudra cramponner ! Si vous partez en mars, il vous faudra privilégier davantage la thermicité.
Conseil N°2 : n’achetez pas des Millet Everest Summit à 700 € ni des Salomon basses à 100 € si vous vous arrêtez au camp de base. Etudiez votre besoin et décidez seulement ensuite.

Chaque paire de chaussure est conçue par le fabriquant pour un besoin bien précis !

Les chaussures dites « d’approche », tige basse, souples, très légères, respirantes… et pas très chères (100 à 150 euros). La Sportiva TX4 GTX correspond à cette catégorie : une des plus légère du marché, technique avec une membrane goretex (imperméable tout en restant respirante), super déroulé de la cheville, et une semelle agrippant bien la roche. Tentante cette paire, presque aussi légère qu’un chausson d’escalade ! Pour les deux premières étapes, elle pourrait faire l’affaire. Si vous ne dépassez pas Namche Bazar, vous pouvez opter pour ce type de chaussures, quoique personnellement je ne les recommande pas, les sentiers sont quand même chaotiques, avec des pierres, des trous… aussi une tige haute qui soutient les chevilles n’est pas du luxe.

 Les chaussures de randonnée : Tige haute pour soutenir la cheville et protéger la malléole, semelle technique pour terrain accidenté, imperméable (membrane Gore-tex), amortissantes (semelles Vibram)… et surtout… super confortable et légères.
Entre 150 et 200 € vous trouverez des chaussures pesant moins de 1,2 kg la paire, efficace et offrant un confort de marche absolu.
Ces chaussures sont conçues pour de la marche sur sentier, avec une pente raisonnable, en basse ou moyenne montagne, pas pour la haute montagne, les glaciers, les températures froides…
Exemple : la Millet High Route GTX, 1,2 Kg la paire, moins de 200 €, excellent déroulé du pied grâce à sa souplesse (semelle pas trop rigide). Talon amortissant facilitant les descentes…
Dans le même genre, il y a la Meidl Air Révolution Extra qui privilégie la respiration du pied et le confort. J’en ai une paire qui s’est avérée idéale sur le GR20 même après 6 heures de pluie non-stop où leur étanchéité a été mise à dure épreuve.
Par contre, côté thermique, les chaussures de randonnée ne sont pas conçues pour résister aux températures négatives, vous risquez de perdre un orteil si vous vous aventurez à -5°/-10° avec de tels souliers.

Les chaussures de Grande Randonnée : comme les chaussures de randonnées mais plus résistantes, plus thermiques, plus rigides, certaines sont même cramponnables en semi-automatique ou avec des lanières (pour un usage occasionnel des crampons). Mais ça reste de la chaussure de randonnée ou de trek, faite pour des sentiers escarpés, des conditions estivales (plus mi- saison pour les plus chaudes) et pas pour la haute montagne.
Une bonne paire de chaussures de Grande Randonnée, tige haute, semi-rigide tout en conservant assez de souplesse pour un bon déroulé du pied, est tout à fait suffisant pour aller jusqu’à Lobuche (4.940m) voire au-delà, Gorak Shep, Kala Patar, camp de base de l’Everest (5.365m), si les conditions climatiques sont clémentes : pas de neige ou glace, pas de températures inférieures à -5°…

Millet Everest Summit
Les chaussures d’alpinisme : Ce sont des chaussures conçues pour sortir des sentiers battus, pour marcher sur roche ou sur glacier, pour grimper (précision de l’appui), pour résister aux conditions climatiques de la haute montagne.
Et dans cette catégorie, on trouve de tout : des chaussures conçues pour les treks engagés, pour l’alpinisme plus ou moins technique estival ou 3 saisons, pour la randonnée glaciaire ou la cascade de glace, pour la très haute altitude et ses températures de -40° etc. il en existe pour tous les usages.
J’ai une paire de chaussure de montagne façon « coque » adaptée aux courses de haute montagne type Mont-Blanc mais qui ne fera pas l’affaire car elles sont tellement lourdes et rigides que les étapes de montée jusqu’à leur zone d’expertise auraient été un calvaire. Une paire de Millet Everest Summit (700 €, 2,7 kg la paire) ou de Sportiva Spantik (440 €, 2,3 Kg) ne sont pas idéale pour aller jusqu’au glacier de Khumbu, elles sont plus adaptées pour aller au-delà de 7.000m.
La Sportiva Spantik
La principale différence avec les chaussures de randonnée tient dans la rigidité de la semelle qui permet de cramponner, de grimper (climbing zone au bout), d’amortir davantage les chocs à la descente. Ces chaussures sont aussi plus épaisses, plus chaudes, plus résistantes et protègent aussi davantage le pied. Elles permettent de dépasser les 5.000 m sans difficultés. Au-delà de 5.500m/7.000m (selon les modèles ou les conditions climatiques) attention, on entre dans une autre catégorie à cause du froid. 
Mais dites-vous aussi que faire les étapes d’approche, de 2.000m à 5.000m avec de telles chaussures au pied n’est pas idéal : elles sont surdimensionnées pour les sentiers balisés, elles sont lourdes, chaudes, moins respirantes que les chaussures de randonnée, et surtout leur semelle est trop rigide et ne permet pas de dérouler des pas souples. J’ai souvent vu des alpinistes amateurs redescendre du Mont-Blanc avec des chaussures coques (en plus de location) et passé l’aiguille du Goûter pester contre le manque de confort, le poids, le manque de souplesse. Certains changent de chaussures au biveau de Tête Rousse et mettent des chaussures d’approche, et ceux qui ont voulu économiser le poids d’une seconde paire, entament la descente du désert de Pierre Ronde avec une démarche façon playmobil née de la conjugaison de la fatigue et de la rigidité des coques. En général, ils font une longue pause à la cabane des Rognes avant de rejoindre le nid d’aigle, pour soulager leurs tendons et leurs genoux. Et s’ils ont pris une paire trop petite, c’est à ce moment-là qu’ils commencent à avoir les ongles qui noircissent… 
Conclusion : choisissez des chaussures adaptées à votre besoin, ni sous dimensionnées, ni surdimensionnées, et surtout, CONFORTABLES, quitte à faire l’impasse sur d’autres critères.

Mon besoin personnel : des chaussures « couteau suisse ».

Mes godillots actuels ne sont pas adaptées aussi il a fallu que j’achète une nouvelle paire avec une idée en tête, trouver une paire « couteau suisse », à tout faire, qui soit déroulante pendant les étapes d’approche, suffisamment thermique pour éviter de perdre un orteil passé les 5.500m, imperméable tout en restant respirante pour éviter le bouillon de culture en faible altitude quand il fait chaud, résistante pour bien protéger le pied, suffisamment rigide pour permettre de la précision en grimpe et de cramponner en semi-automatique si nécessaire (trop bête de faire demi-tour à cause de névés), légère pour ne pas avoir les jambes lourdes, et par-dessus tout… confortable, comme dans des chaussons !
Et évidemment Victorinox ne fabrique pas de chaussure !

Beaucoup font le choix de prendre deux paires de chaussures : une paire légère (type tige basse) pour les étapes d’approches et une paire plus technique, plus thermique pour la haute altitude. La paire light pouvant aussi servir de « chaussons » le soir au camp de base…
Mais, si vous avez lu mes autres articles, vous vous souviendrez que l’on est limité à… 15kg sur les vols intérieurs du Népal et si l’on partage un sherpa. Et si vous avez 1,8 à 2 Kg pour votre grosse paire technique dans votre sac porteur, il va falloir faire des arbitrages sur le reste…
Initialement j’avais prévu d’emporter mes « Mont-Blanc », 2,2 Kg et mes « GR20 », 1,3 Kg. J’ai changé d’avis et j’ai préféré choisir une paire unique en étant parfaitement conscient qu’aucune des 2 solutions n’est la meilleure :
Dans un cas vous avez un surcroit de poids, dans l’autre vous allez avoir une paire de chaussure correcte dans tout, mais experte en rien.

Ma sélection :

J’ai commencé par surfer sur le web, lire les avis des professionnels ou amateurs éclairés, lire les tests (il y en a plein de disponible), et j’ai sélectionné une vingtaine de modèles à peu près dans la même catégorie pour un usage allant du trek engagé à la randonnée glaciaire en haute montagne.
Après une première élimination (prix délirant, avis catastrophiques, trop fragile, trop lourde…) j’ai retenu une douzaine de paires que j’ai analysées en détail : 

SCARPA                     TRIOLET PR TH GTX              1,8 Kg       329 €
LA SPORTIVA            TRANGO CUBE GTX              1,350 kg    275 €
LA SPORTIVA            KARAKORUM EVO GTX       1,730 kg    244 €
LA SPORTIVA            NEPAL EVO GTX                      2,050 kg   345 €
SCARPA                      TRIOLET GTX                           1,620 kg   269 €
LA SPORTIVA            NEPAL TREK EVO Gtx             1,7 kg       319 €
SCARPA                     CHARMOZ                                  1,540 kg   239 €
LA SPORTIVA            TRANGO S EVO GTX               1,4kg        219 €
LA SPORTIVA            TRANGO Guide Evo GTX         1,130 Kg  259 €
LA SPORTIVA            NEPAL EXTREME                     2,250 Kg  279 €
LA SPORTIVA            NEPAL CUBE GTX                    1,8 Kg       399 €
MILLET                      GREPON 4S GTX                       1,5 Kg       329 €

Cette étude s’est faite par rapport à mes besoins, à mes critères (ci-dessous). On a chacun les siens, aussi ne prenez pas pour certitude ce que j’expose. De plus, il ne faut pas se limiter à la vision « papier », seul l’essayage déterminera si telle ou telle paire est faite pour vous.

Mon choix : LA SPORTIVA KARAKORUM EVO GTX

Mon choix s’est porté sur cette remplaçante des NEPAL TREK qui répondait le mieux à l’ordre de mes priorités :

1°) Priorité N°1 – et de très loin avant toutes les autres – une chaussure confortable avec un très bon déroulé de la cheville, un chaussant généreux et bien garni, un intérieur bien fait sans qu’une couture ou un pli vienne vous pourrir la vie à chaque pas, et une languette souple et épaisse, j’ai le devant du pied sensible. Et comme j’ai des malléoles énormes et proéminentes, une garniture qui épouse la forme de la cheville sans être trop serré.
Et croyez-moi, il vaut mieux une chaussure un peu lourde, moche, pas assez technique, trop ceci ou pas assez cela qu’une chaussure inconfortable. Le confort est le critère N°1 que tout le monde devrait suivre.
Et là, selon votre forme de pied, certaines marques ou modèles sont davantage faits pour vous que d’autres, aussi ne vous entêtez pas acheter tel modèle alors que vous avez un doute sur son adaptation à votre pied, uniquement parce que son look ravageur orange vous a séduit.
La Karakorum a l’avantage d’avoir une tige en cuir fait en un seul bloc, pas de couture à craindre (qui dit couture dit aussi risque de se découdre). Son chaussant est assez large (pas fait pour les pieds étroits), épais et généreux. Sa tige remonte assez haut sans compresser les tibias, elle enrobe bien la cheville sans l’étouffer.

2°) Polyvalence : Une chaussure avec une technicité à mi-chemin entre la chaussure de randonnée de base et la chaussure d’alpinisme engagé et technique type cascade de glace. C’est-à-dire une chaussure qui permette de faire les marches d’approche sans avoir l’impression d’avoir des chaussures de ski au pied, avec un excellent déroulé de la cheville et confort de marche, tout en permettant de flirté avec la très haute montagne, de grimper, de cramponner, de faire de l’alpinisme classique jusqu’à AD voire AD+.
En fait, ce critère est le premier retenu en amont en vision « papier » : j’ai fait une liste de modèles entrant dans cette catégorie. Des chaussures d’alpinisme semi-rigide, cramponnable en semi-automatique qui ne soient pas des coques.

3°) Thermique : une paire qui, lorsqu’il fait -10° sur un glacier, permette de ne pas perdre un doigt de pied, ni d’avoir froid aux orteils… Ce n’est pas la grande qualité de la Karakorum, La Triolet PR TH (modèle thermique de la Triolet classique) était bien meilleure pour cela, mais bien moins confortable pour mon pied… J’ai donc privilégié le confort et acheté des chaussettes thermiques un peu épaisses et essayé les chaussures avec ces chaussettes, ça a l’air d’être parfait. Par contre quand je remettais des chaussettes normales (les Monnet de trek) j’avais l’impression que les chaussures étaient un peu trop grande, j’ai donc aussi acheté une paire de semelles fines  anti-chocs comme cela, en bas dans les rochers, j’ai la semelle antichoc, en haut dans la glace, les grosses chaussettes, pour le même remplissage de la chaussure…
La Charmoz et les 2 trango de ma liste ont été éliminées à cause de ce critère. Ce sont de belles chaussures mais elles sont vraiment faites pour l’été, pour des conditions estivales entre 3.000 et 4.000m et pas du tout pour plus froid.

4°) Efficaces, c’est-à-dire qu’elle doit avoir le minimum syndical pour être dans ma liste des nominées :
Imperméabilité, tout en étant respirante = membrane goretex qui fait le boulot. J’ai éliminé une paire de la liste car toutes les critiques s’accordaient à dire qu’elle avait un gros problème d’étanchéité ! Et marcher avec les pieds mouillé, ça fait partie du pire de ce qui peut arriver… Si la chaussure n’est pas assez respirante, alors là aussi vous aurez les pieds humides… membrane Gore Tex obligatoire.
Accroche sur roche humide, sur dévers… avec climbing zone sur l’avant. A quoi ça sert d’avoir de grosses chaussures si c’est pour glisser comme avec des mocassins ?
Amorti : le bloc semelle doit être conçu de manière à absorber les chocs dans la descente (et en montée), sinon ce sont vos genoux et votre dos qui vont prendre cher (comme dirait ma fille). Si vous avez 20 ans, vos tendons tiendront peut-être le coup… mais j’en ai plus du double… Vibram obligatoire (ou équivalent). La semelle de la chaussure doit être conçue pour amortir les pas.

5°) Légère : j’ai finalement éliminé des modèles comme la Nepal Extreme ou la Népal Evo GTX qui dépassaient 2Kg la paire. C’est rédhibitoire pour moi, pourquoi prendre une paire à 2,3 Kg alors que certaines avec 500g de moins font le même boulot. Pour une course à la journée, pas de souci, mais au bout de 100km de trek, ces 500g peuvent vous épargner bien des inconforts et des efforts.
Les Karakorum font 1,730g la paire en 42, 1,8kg en 44. Il y avait encore bien plus léger, mais plus des chaussures sont légères, moins il y a de caoutchouc dans la semelle pour amortir les chocs, moins les matériaux utilisés sont épais, résistants, thermiques… Les plus légères ne sont pas toujours les meilleures, même si les progrès ne cessent pas et que la mode actuelle va vers les chaussures ultralégères.

6°) Prix : Il ne faut pas lésiner sur le prix, d’accord, mais bon, quand dans la même catégorie on a des paires à 220€ et des paires à 400€, pourquoi ne pas tenter de commencer à chercher dans la première moitié des prix ?
J’ai donc écrêté la grille et la Nepal Cube GTX est passée à la trappe sans même les essayer… mais si c’est cette paire qui répond à vos besoins et surtout à votre confort et votre morphologie, alors l’investissement est judicieux. Un séjour réussit vaut bien une centaine d’euros, ce serait tellement bête de faire demi-tour parce que l’on a mis le prix des chaussures en critère N°1… Rapporté au prix de l’expédition ces 100 € sont bien ridicules…

7°) Look : Evidemment si on a deux paires qui répondent à tous les critères ci-dessus, on peut se faire plaisir en choisissant celle qui a le plus beau look… Mais ce ne doit pas être déterminant, c’était donc mon dernier critère, même si j’en aurai bien voulu des oranges…

La Sportiva Nepal Cube GTX
Le Choix et l’essayage :

Je suis donc allé au Vieux Campeur (le rayon le plus complet de Paris) et j’ai commencé les essayages. On voit tout de suite si ça va le faire ou pas. Suite à la première impression, j’ai short-listé 4 paires, La Triolet PR TH GTX, la  Sportiva Trango Cube GTX, La Sportiva Népal Evo GTX et à contrecœur la Sportiva Karakorum GTX. A contrecœur car au niveau look, elle sortait vraiment de ce que je cherchais, on dirait des chaussures « vintage », à l’ancienne !
Je suis assez « La Sportiva » dont la conception est assez en phase avec ma morphologie de pied. Elles ont une excellente réputation de confort et de technicité mais pas de robustesse ! Sauf si vous exercez l’alpinisme tous les weekends, la durabilité n’est pas un critère éliminatoire d’autant qu’une marque comme La Sportiva ne pourrait pas se permettre de commercialiser des chaussures mal finies ou fragiles. Elles sont justes moins solides que d’autres dans le temps et, plus gênant, certains modèles (souvent dans la nouvelle tendance des super légères) ne sont pas ressemellables. 
Ah oui, j’avais aussi idée de sélectionner les Grepon 4S (4 Saisons) GTX mais leur finition m’a semblée en dessous.
Donc j’essaye les 4 paires restantes en tâchant de répondre à mes critères ci-dessus et en procédant par élimination. Première éliminée, la Sportiva Népal Evo GTX, une super chaussure polyvalente, technique, bien faite mais un chouia trop rigide par rapport à ce que je cherchais (le fameux déroulé du pas dans la marche d’approche), et un chouia trop lourde. Deuxième éliminée, la Trango Cube GTX. Avec ses 1,350 kg, la plus légère. Assez thermique malgré sa légèreté, en tout cas mieux que les deux Trango Evo Gtx initialement mis dans ma liste et éliminée à cause de leur manque de thermicité. Mais cette Trango Cube a une forme de chaussant assez particulier et je ne me suis pas senti confortable dedans, et de plus j’avais l’impression que la semelle avait deux niveaux. Dommage, j’adorai leur look.
Sur les deux derniers modèles, la Triolet PR TH et la Karakorum, j’ai eu du mal à les départager. La Triolet TH est le modèle thermique de la Triolet GTX. Très confortable, super déroulé de la cheville, technique, elle est même cramponnable en automatique (perso, je préfère le semi-automatique) sans être trop rigide. Une belle chaussure de montagne polyvalente bien chaude et confortable.
La Karakorum, pareil, polyvalente, technique mais un peu moins thermique et avec une semelle un peu plus souple que la Triolet. Une finition cuir étanche impeccable, et au niveau confort, je me sentais mieux dans la Karakorum, donc c’est celle-là que j’ai sélectionné. Rappelez-vous, c’est le critère N°1. Tant pis pour le look, tant pis pour le côté moins thermique, le confort avant tout.
J’en ai essayé trois paires pour déterminer la bonne pointure : 44, 44 ½ et 45.
44 : Super confortable, je ne touchais pas le fond. J’étais bien… Mais… j’ai eu l’impression qu’en descente avec le pied qui glisse toujours, et avec des grosses chaussettes, je pourrai avoir les orteils qui auraient touché le fond et ça, c’est à bannir à tout prix. Je me souviens d'une descente du Mont-Blanc où la traversée à fond (limite à courir) du désert de tête ronde pour arriver au nid d'aigle avant le départ du dernier tramway du Mt Blc m'a coûté quatre ongles noirs parce que mes chaussures étaient trop justes. Prenez toujours minimum ½ pointure de plus, idéalement 1 pointure de plus.
45 : Donc j’essaye en 45, trop grand. C’est sûr, même en forçant comme un dingue sur la planche en bois en pente du Vieux Campeur je ne touchais pas le fond. Mais quand une paire de chaussure est trop grande, alors vous perdez en précision d’appui et en confort de déroulé. Je les essaye avec des grosses chaussettes, trop grand aussi.
44 ½ : parfait avec les grosses chaussettes, un peu grand avec des chaussettes fines. Mais c’est celle-là les mieux.
Pour savoir si la pointure est la bonne, retirez la semelle intérieure de la chaussure. Caller bien votre talon au bout et entre l’extrémité de votre pied (avec la chaussette que vous allez utiliser) et celui de la semelle vous devez avoir assez d’espace pour placer l’index (pas le pouce). C’est la marge nécessaire en descente pour ne pas taper au fond et risquer les ongles noirs dans le meilleur des cas, de perdre vos ongles dans le pire (il faut 1 an pour que le pied s’en remette, dans ce cas).
J’ai fait ce test avec les 44 ½, impeccable avec les grosses chaussettes, un peu trop d’espace avec les chaussettes fines, qu’à cela ne tienne, avec l’astuce de la semelle antichocs pour les jours où j’aurai les chaussettes fines, le tour était joué. En plus le vendeur me l’a redécoupé à la machine exactement à la bonne taille pour épouser la semelle d’origine de la chaussure, le petit-plus du Vieux Campeur où les vendeurs sont des spécialistes (en tout cas la plupart).

Mon avis (sans les avoir essayées sur le terrain, ce sont donc des préjugés influencés par mes propres attentes et besoins…) :


Et maintenant

Me voilà donc l’heureux propriétaire de chaussures au look ringard, mais à la qualité et au confort irréprochable, les Sportiva Karakorum GTX, des chaussures italiennes couteau suisse, des pompes à tout faire répondant aux besoins multiples que je vais rencontrer sur plusieurs milliers de mètres de dénivelé, avec une amplitude thermique de plus de 30°, avec des natures de sol bien différentes de l’herbe au glacier… Une paire unique pour gagner 2kg dans le sac (j’en aurai besoin pour le matériel photo…).
Il ne reste plus qu’à les casser, à les user avant de partir. On ne met jamais des chaussures neuves en montagne, mais ça j’espère que tout le monde le sait. Reste à trouver des idées de balades pour les user un peu, le parc Monceau étant un peu plat !
 
A côté de ces nouvelles chaussures, j’emporte aussi :
3 paires de chaussettes « Monet Trek », techniques, avec renforts là où il faut, anti frottement (pour éviter les ampoules), qui sèchent très vite (textile synthétique).
2 paires (toujours Monnet) bien chaude avec une bonne partie en laine.
2 boîtes de « compeed », ces pansements étudiés spécialement pour guérir les ampoules, une pour les orteils, l’autre pour la voute plantaire. Ça coute plus de 10 € la boîte de 6 mais ce sont les meilleurs…

1 paire de chaussons The North Face pour être bien au chaud et confort le soir au camp de base ou dans les lodges. 220 grammes seulement. C’est tellement bon de soulager ses pieds le soir en les sortants des grosses chaussures où ils ont gonflé, où ils ont souffert… Un conseil, ne prenez pas de tong, j’ai fait cette erreur sur le GR20 (en été) et j’ai eu super froid au pied même en mettant des chaussettes ce qui n’est pas pratique avec des tongs… 

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