samedi 25 février 2017

Plan de route "type" pour le Camp de Base de l'Everest

Photo Myke Ge



Ci-dessous, un plan de route type pour se rendre de Lukla (2.840 m) au Camp de Base de L’EVEREST (5.365 m). Ce n’est pas forcément celui que nous aurons avec mon frère Myke, mais il est indicatif. Il peut y avoir quelques erreurs de distance, de dénivelé, je corrigerai au retour...
Bon nombre des photos ont été prises par Myke (avec son i-phone) lors de sa dernière ballade.

Jour 1 : LUKLA (2.840m) à PHAKDING (2.610m)
Durée :                               ~3 à 4 heures
Distance :                          8 Km
Altitude de départ :          2.840 m  
Altitude d’arrivée :           2.610 m
Dénivelé positif :              480 m   
Dénivelé négatif :              640m

Arrivée à Lukla, l'aéroport le plus dangereux du monde (voir mon article sur ce sujet)... Jour 1. 
A Lukla, point de départ de la quasi-totalité des raids vers l’Himalaya, nous retrouverons nos sherpas et nos guides et nous nous mettrons aussitôt en route.
Nous emprunterons un large sentier qui dessert toute la vallée du Khumbu et qui est emprunté par de nombreux porteurs et des caravanes de Yacks ou de dzos (croisement entre un yack et une vache). Ce sentier surplombe à gauche le pittoresque village de Chaurikharka puis qui longe la rivière Dudh Kosi (la rivière de lait en népalais) encaissée dans la vallée, avant de descendre sur le village de Chaplung (2.660m). On traversera la rivière Kumsum Kola sur un petit pont suspendu avant de rejoindre le village de Thado Kosi d’où il y aura (si il fait beau) une très belle vue sur le Kumsum Kanguru (5.579 m), le Mont Nupla (5.885m) et le Mont Kongde. Après une longue descente, nous atteindrons la rivière de lait (Dudh Kosi) et le village de Ghat, aussi appelé Lawa, qui est le point le plus bas de notre expédition à 2.492m. Commence alors la montée vers  Phakding, qui sera notre la 1ère escale vers l’Everest.

Photo Antoine Bousquet
Une petite étape de mise en jambe : seulement 8km, ~3 heures où la montée vers l’Everest commence par… une descente !
Nous devrons trouver notre premier lodge pour y passer la nuit. Les plus confortables coûtent environ 10$ la nuit, les plus modestes, ceux occupés notamment par les sherpas coutent moins de 2$.
Au dîner, nous mangerons sans doute du dal bhat, riz cuit avec des légumes, arrosé d’une soupe de lentilles, le plat national du Népal.



Jour 2 : PHAKDING (2.610m) à NAMCHE BAZAR (3.440m)
Durée :                               6 à 7 heures
Distance :                          12 Km
Altitude de départ :          2.610 m  
Altitude d’arrivée :           3.440 m
Dénivelé positif :              1.160 m
Dénivelé négatif :              340m

Suite à tout ce que j’ai lu, je vais aimer cette étape où le sentier est bordé par des forêts de pins de l’Himalaya, des rhododendrons et des magnolias puis passe plusieurs fois au-dessus de la rivière au moyen de passerelles suspendues type cordillère des Andes. On longe la rivière qui serpente, on traverse les villages de Monjo (2.84m) et Jorsale (2.805 m), on entre dans le parc national du Sagarmantha (Everest en Népalais), dont la barrière est contrôlée par un garde armé. La première partie de cette étape est une randonnée facile.
Photo Myke Ge


On traversera une dernière fois la vallée de la Dush Kosi par une grande passerelle suspendue impressionnante, type cordillère des Andes, le Hillary Bridge, vertigineuse (100m de vide), que l’on voit dans le film « Everest », avant d’entamer la montée pour Namche Bazar.
Une longue et dure montée éprouvante, 700m de dénivelé d’une traite, comparable à la montée vers le refuge du goûter dans le massif du Mont-Blanc.  C’est dans cette montée que l’on aura la première vue (s’il fait beau) sur les hauts sommets de l’Himalaya : Thamserku (6608m) Kusum Kanggru (6369m), Nuptse (7879 m), et l’Everest ! Il paraît que cette première vision de l’Everest calme d’un coup les excités pressés d’arriver et qui d’un coup se rendent compte de la distance à parcourir. Il est recommandé de faire une longue pause à mi-chemin de la montée, pas tant pour reprendre son souffle que pour s’acclimater, les premiers effets du Mal Aigu des Montagnes (MAM) peuvent être ressentis au cours des efforts de cette montée.
Namche est la capitale du Kumbhu (le pays sherpa), construite en amphithéâtre dans un cirque escarpé, lieu d’intersection de 4 itinéraires de trek.

Jour 3 : NAMCHE BAZAR, journée d’acclimatation

Encore Myke ge à Namche Bazar
Que l’on soit au niveau de la mer, à Namche Bazaar ou au sommet de l’Everest,  l’air contient le même taux d’oxygène, 20%, mais la pression atmosphérique, à savoir la densité de l’air, diminue au fur et à mesure que l’altitude augmente, ce qui a pour effet que la quantité d’oxygène absorbée par notre organisme diminue, chaque inspiration fait pénétrer moins d’oxygène. A 3.000m la densité de l’air est de 65% de celle du niveau de la mer et à l’altitude du Base Camp 5.500m, elle n’est plus que de 50% tandis qu’au sommet de l’Everest elle n’est plus que de 30%. Pour pouvoir continuer à acheminer l’oxygène, notre organisme doit produire davantage de globule rouge et pour cela il lui faut un temps d’adaptation. Donc journée off à fabriquer des globules rouges et digérer la forte montée en altitude de la veille.
Et pour que cette acclimatation soit parfaite, on fera une ballade qui nous emmène à quelques centaines de mètres plus hauts, histoire aussi de garder les muscles chauds. A trois heures de marche, il y a Thame (3.840m) village typiquement sherpa à 3 heures de marche de Namche Bazar, pour découvrir une vue exceptionnelle sur les grandes chaînes de l’Himalaya et l’Everest. Le village est à flanc de la paroi de la montagne.
A Namche, on prendra aussi le temps d’envoyer les derniers mails, c’est le dernier village où on peut trouver un café internet, après, seul un téléphone par satellite permet de communiquer (>20 € la minute, un peu cher pour alimenter son profil Facebook). Namche compte une centaine de bâtiments installés en fer à cheval dont beaucoup d’auberges, restaurants, maisons de thé et commerces. Si on y est le samedi matin, ne pas rater le Haat Baear, le marché.


Jour 4 : NAMCHE BAZAR (3.440m) à TENGBOCHE (3.860m) ou, option, PHORSE
Photo Myke Ge
Durée :                               ~7 heures
Distance :                          10 Km
Altitude de départ :          3.440 m
Altitude d’arrivée :           3.867 m
Dénivelé positif :              815 m   
Dénivelé négatif :              410 m
Maximum :                        3.975 m
Minimum :                        3.290 m

L’étape nous entrainera aux abords du village pittoresque de Khumjung d’où on a une vue magique sur le Thamserku, Kantega et Ama Dablam. On descendra ensuite dans des gorges, puis après une longue montée de 600m de dénivelé, on atteindra le col de Mugla à 3.975m d’où on aura une vue splendide sur le Mont Khumbila que les sherpas considèrent comme la montagne sacrée du Khumbu, puis on descendra jusqu’à la rivière Dudh Koshi Khola avant de rejoindre Tenboche qui est situé sur une vaste esplanade herbeuse au pied de l’Ama Dablam (6 856 m).  Depuis Tengboche, on aura une vue grandiose sur plusieurs hauts sommets du Khumbu : Taboche (6 367 m), Lhotse (8 501 m), Lhotse Shar (8 393 m), Kangtega (6 685 m), Thamserku (6608 m), Everest (8 850 m).
A Tengboche se trouve un des monastères les plus connus du Népal, phare de la culture bouddhiste tibétaine, dont la visite est incontournable (on le voit dans le film « Everest »). Il a été endommagé lors du tremblement de terre du 25 avril 2015 et je ne sais pas si il sera ouvert à la visite, on verra. C’est le plus important monastère de la région du Khumbu. La tradition veut que les grimpeurs de l’Everest assistent aux prières de l’après-midi et reçoivent la bénédiction des moines. Pour le visiter, il faut retirer ses chaussures à l’entrée. Une statue de Bouddha de 4 mètres de haut, flanquée des grands saints bouddhistes, Avalokitesvara et Padmasambhava, domine la salle des prières.

Photo Myke Ge

Jour 5 : de TENGBOCHE (3.860m) à PHERICHE (4.240m) (ou Dingboche)
Durée :                               7  heures
Distance :                          11 Km
Altitude de départ :          3.860 m
Altitude d’arrivée :           3.930 m
Dénivelé positif :              1.120 m
Dénivelé négatif :              720 m
Maximum :                        4.455 m
Minimum :                        3.712 m

Passage par Pangboche (3.930m) d’où la vue est superbe et qui est le dernier village considéré comme étant habité toute l’année et dont les alentours portent encore des cultures dans des petits champs emmurés (pommes de terre). Au-delà, plus rien ne pousse. Le monastère de Pangboche (Gompa) est le plus vieux de la région et la légende dit qu’il renferme le scalp de l’abominable homme des neiges, le Yéti.
Pheriche est très connu des alpinistes, la HRA (Himalayan Rescue Association) y tient un centre de soin et d’évacuation en cas de MAM, où se trouvent aussi des médecins occidentaux lors de la saison. Consultation à 40$.
Le paysage change, nous abordons la très haute montagne en commençant à longer les moraines du glacier de Khumbu. Nous avons dépassé les 4.000m… il nous aura déjà fallu 5 jours pour les atteindre !



Jour 6 : Journée d’acclimatation à PHERICHE
Ballade à Dingboche 4410 m et Chhukhung 4730 au pied du camp de base d’attaque de l’Island Peak (6189 m).



Photo Antoine Bousquet
 Jour 7 : DE PHERICHE (4.240m) 
à LOBUCHE (4.930M)
Durée :                    ~6 heures
Distance :                 8 Km
Altitude de départ :  4.240 m
Altitude d’arrivée :  4.910 m
Dénivelé positif :     680 m   
Dénivelé négatif :   60 m


Nous suivrons le ruisseau du fond du glacier qui nous mènera jusqu’au hameau de Dughla (4.620m) au pied du Mehra Peak (5.820m) où nous déjeunerons. Lors de cette remontée du glacier de Khumbu, nous sommes entourés de très hautes montagnes, de sommets de plus de 6.000 ou 7.000m et avons une vue époustouflante sur les monts Khumbutse (6.685m), Mount Lingtren (6.749m), Mont Pumori (7.165 m), et Mahalangur au fond du glacier, à l’Ouest de l’Everest, et qui délimitent la frontière avec le Tibet.
Après Duhhla, le long du glacier, nous croiserons des monuments funéraires érigés en mémoire des guides et sherpas morts sur l’Everest. Un de ces monuments est dédié aux guides mort en 1996 (histoire du Film Everest). On y trouve aussi un monument dédié à Babu Chiri, un Sherpa qui est mort lors de sa onzième ascension de l'Everest en 2001 et qui détenait plusieurs records (durée au sommet, vitesse…).

Nous remonterons le glacier pendant 3 / 4 heures pour atteindre Lobuche, au pied du Lobuche Peak (6.145m). Nous découvrons alors un panorama l’énorme Nupte (7.861m).
Ca y est, nous avons dépassé l’altitude du Mont-Blanc (4.810m) et nous flirtons avec les 5.000 m d’altitude.
A Lobuche, nous trouverons un lodge un peu rustique (une Kharta) aux places limitées où l’on trouve de tout à acheter car ils récupèrent les équipements abandonnés par les expéditions aux camps de base de l’Everest et des sommets aux alentours.
Photo Antoine Bousquet

Jour 8 : de LOBUCHE (4.930 m) à GORAK SHEP (5.160m) et ASCENSION DU KALA PATAR (5.630m)
Durée :                     ~ 8 heures
Distance :                 Km
Altitude de départ :  4.930 m
Altitude d’arrivée :  5.630 m
Dénivelé positif :     + 950 m     
Dénivelé négatif :    - 950 m
Maximum :            5 630 m

Option : Juste après Lobuche, prendre à gauche la vallée transversale (glacier de Lobuche) pour aller voir la Pyramide solaire, une station de recherche.
Après Lobuche, on continuera à suivre le glacier de Khumbu dans un paysage désertique de moraine alors que lors de la première ascension en 1953 le glacier descendait jusque-là, il a reculé de plus de 5 km depuis.
Photo Myke Ge sur le Kala Patthar
Juste avant Gorak Shep, on arrivera à l’intersection des glaciers Khangri Shar et Khangri Nup dans une zone escarpée, compliquée, avec une montée de 150m de dénivelé éprouvante sur une piste rocailleuse où il faudra suivre les cairns pour ne pas se perdre. Après une courte descente, on arrivera à Gorak Shep, le dernier hameau où on trouvera quelques lodges rustiques et une superbe vue sur le sommet conique du Pumori (7.161 m).
  
Ce sera la journée la plus dure du trek avec l’ascension du Kala Patar (roche noire en népalais) qui est un des contreforts du Pumori (7.145 m) et dont l’intérêt majeur est la vue qui nous sera offerte à son sommet : la cascade de glace (popcorn field) du glacier de Khumbu, l’Everest (8.818m), le Nuptse (7 878 m), le Lhotse (8 481 m).
De Lobuche à Gorakshep on mettra environ 3 à 4 heures, 230m de dénivelé positif. L’ascension du Kala Patar se fera en 4 heures A/R, si on a les jambes solides.


La terre compte quatorze sommets excédant 8 000 mètres, tous situés dans la chaîne de l'Himalaya ou celle du Karakoram. Ils furent tous conquis en l'espace d'une quinzaine d'années.
Photo Antoine Bousquet - Myke


   Sommet                         Altitude               1ère
   Everest                          8 850 m              1953
   K2 (Godwin Austen)   8 611 m                1954
   Kangchenjunga            8 586 m               1955
   Lhotse                            8 516 m              1956
   Makalu                          8 463 m              1955
   Cho Oyu                        8 201 m              1954
   Dhaulagiri                     8 167 m              1960
   Manaslu                        8 163 m              1956
   Nanga Parbat                8 126 m               1954
   Annapurna                    8 091 m              1950
   Gasherbrum I               8 068 m               1958
   Broad Peak                   8 051 m              1957
   Shisha Pangma             8 046 m               1956
   Gasherbrum II              8 035 m               1964



Jour 9 : de GORAK SHEP (5.160m) 
au CAMPS DE BASE DE L’EVEREST (EBC – 5.365m)

Durée :                     ~3 heures
Distance :                 Km
Altitude de départ : 5.160 m
Altitude d’arrivée :  5.365 m
Dénivelé positif :     200 m   
Dénivelé négatif :    0 m
Maximum :              5.365 m

Après Gorak Shep, on continue à monter (doucement) sur la crête de la moraine du glacier de Khumbu que l’on rejoint finalement et qui nous emmènera jusqu’au camp de base avec une vue fantastique sur le Nuptse et sa face ouest impressionnante de 2.500m. On croisera de nouveaux monuments funéraires commémorant la mort des héros de l’Everest dont le guide Scott Fisher (11 mai 1996, l’histoire du film « Everest »).  Si il a neigé, la remontée peut être compliquée et peut nécessiter de s’équiper de crampons.



Arrivée au camp de base où… l’Everest n’est pas visible ! Un comble !
Par contre, vue dantesque sur Khumbu falls, Popcorn Field... Mon objectif personnel!

Photo Antoine Bousquet & Myke Ge Mai 2017


dimanche 19 février 2017

L'aéroport de Lukla, un des plus dangereux du monde.




Après un court séjour à Katmandu pour compléter les achats de matériels, l’aventure commencera par le vol jusqu’à Lukla.
L’aéroport Tenzing-Hillary de Lukla a une piste longue de seulement… 500m, avec une pente de 12°, ce qui en fait un des aéroports les plus dangereux du monde ! Et comme en plus c’est un aéroport de montagne (2.800m), le temps est incertain. Les accidents et incidents ne manquent pas sur cet aéroport qui en plus est l’aéroport intérieur (autre que Katmandu) le plus fréquenté du Népal, car le point de départ de nombreux treks, dont celui de l’Everest.

Les témoignages et vidéos (elles ne manquent pas sur u-tube) disent que c’est la piste la plus terrifiante du monde, avec d’un côté un précipice, le vide, et de l’autre, la montagne, une falaise ! Mais, vous n’aurez pas vraiment le choix, sauf à prendre un bus jusqu’à Jiri (12 heures de bus) et marcher 5 jours supplémentaires pour rejoindre Lukla,.

Quand on atterri la pente aide au freinage, à l’inverse quand on décolle (et il paraît que c’est encore plus impressionnant), la pente aide à prendre de la vitesse.

Avant même de poser le pied sur les premiers sentiers, l’aventure est déjà extrême… 

Photo : Antoine Bousquet mai 2017

Photo : Antoine Bousquet mai 2017

vendredi 17 février 2017

Les températures

LES TEMPERATURES :
de + 30° (Katmandou) à -15° (Base Camp) en mai !







Températures et précipitations à Katmandhu



Températures et précipitations à Lukla 2.800m





Températures et précipitation au camp de base de l'Everest 5.365 m
Températures et précipitations au sommet 8.850 m








jeudi 16 février 2017

Les vêtements


LES VÊTEMENTS ET LE CONCEPT DES TROIS COUCHES

L’Equipement et les vêtements sont déterminés en tenant compte de deux facteurs principaux :
è Le climat avec les températures maximales et surtout minimales rencontrées sur le chemin et la pluviométrie.
è Les difficultés techniques sur le chemin (Class 1 à 5).


 TEMPERATURES

Températures à fin Avril / Mai sur le parcours

Minimum
Maximum

KATMANDHU  1.337 m
+ 15°
+ 30°
Moyenne 22,5°
LUKLA   2.800 m
+ 5 °
+ 17°
Moyenne 11,6°
NAMCHE BAZAR 3.440 m
+ 3°
+ 14°
Moyenne 8,8°
PANGBOCHE 3.930 m
- 1 °
+ 13,5 °
Moyenne 6,5°
DINGBOCHE 4.410 m
- 4°
+ 11°

GORAK SHEP  5.140 m
-10°
+7°

EVEREST BC 5.365 m
-5° en moyenne
+10° en moyenne
Moyenne -7°
EVEREST SUMMIT


Moyenne -25°

DIFFICULTES TECHNIQUES :

Trek de Lukla à Gorak Shep =    Catégorie 1, aucun matériel d’alpinisme nécessaire
      Bâtons de randonnée, chaussures de randonnées,
Ascension du Kala Pathar =        Catégorie 2, idem
Khumbu falls =                           Catégorie 4 : crampons, piolet, baudrier, corde, rappel …
                                                    Chaussures rigides cramponables
Sommet après le col sud =         catégorie 5 (pas pour moi, peut-être pour Myke).
  
TENUES VESTIMENTAIRES :

3 tenues sont donc nécessaires :

è Tenue d’été, de ville, (15° à 30°) que l’on pourra laisser à l’Hôtel à Katmandou.

è Tenue de randonnée en moyenne montagne 2 .500 à 4.500 m
o   3ème couche : Veste imperméable (même si précipitations limitées).
o   Short (ou pantalon léger) + T-Shirt Technique + 2ème couche fine dans la journée
o   2ème couche épaisse le soir
o   Duvet de nuit 0°/-5°

è Tenue chaude de haute montagne > 4.500 m
o   Duvet de nuit -15/-20°
o   Anorak bien chaud (pas forcément imperméable, déperlant suffit car il ne pleut plus mais il neige).
o   Laine polaire épaisse
o   Gants, bonnets,
o   Collants / pantalon d’alpinisme respirant + sur pantalon de montagne

LES VÊTEMENTS

Problématique :

p Poids des bagages = Vêtements légers :
Sur le vol de Katmandou à Lukla le poids maximum des bagages individuels en soute est de 15 kg auquel on peut ajouter un sac en cabine (le sac de jour) qui ne devra pas excéder 5 Kg.
Mais… le poids de portage maximum autorisé pour un sherpa est de 25 kg et en général on un sherpa porte deux sacs donc le poids du sac ne devra pas dépasser 12,5 kg (poids du sac vide inclusJ).

ð  Prendre ce qu’il faut pour être confortable et en sécurité, tout en se limitant à l’essentiel !
C’est le 1er défi, et il intervient avant même de partir.

p  Vêtements adaptés aux écarts de températures ou de précipitations entre Lukla et le camp de base mais aussi aux écarts de vent et de températures subis dans une même journée. En mai, on peut avoir à 5.000m d’altitude +10/15° la journée et -15/-20° le soir et la nuit.

ð  Comme on ne peut pas prendre 3 types de vêtements différents la seule solution est de suivre la technique des trois couches (ou 4) qui permet d’adapter la tenue aux conditions changeantes en ajoutant ou retirant une couche. 

p  Des vêtements qui sèchent vite. Comme on ne peut pas emporter 15 caleçons, 15 t-shirts… on fera des lessives aux étapes quitte à faire sécher ses vêtements encore humide en les accrochant au sac à dos de jour le lendemain.

ð  On proscrira le coton épais et la laine pour ne retenir que des fibres synthétiques et techniques.
Même s’ils sont un peu moins confortables, les vêtements techniques offrent trois avantages dont on ne pourra pas se passer. Avant tout, ils sont légers, ensuite, ils sèchent vite et enfin ils permettent une meilleure évacuation de la transpiration évitant d’attraper froid avec des vêtements trempés de sueur.

Une règle d’or : Il est plus facile de se garder au chaud que de tenter de se réchauffer une fois trop refroidi.

LE SYSTEME DES 3 COUCHES :

Première couche :
C’est la couche de confort et de transfert qui est au contact de la peau et elle doit être respirante, évacuer la transpiration et sécher rapidement !
Son objectif est de garder la peau au sec ! Si dans le désert avoir un t-shirt mouillé de transpiration procure une sensation de fraîcheur, en haute montagne c’est le meilleur moyen d’avoir froid. On proscrira donc le 100% coton qui absorbe l’humidité et la garde, donne une sensation de froid à la peau, et sèche très lentement. Je vous recommande d’éviter aussi les laines mérinos que l’on porte volontiers au ski, elles sont plus chaudes mais elles évacuent moins bien la transpiration, sèchent moins vite et sont plus fragiles.
On privilégiera donc les vêtements techniques en fibre synthétique de marque (éviter les marques 1er prix qui n’ont pas toujours le pouvoir respirant attendu), bien saillant (au contact de la peau).

Mon choix :
2 T-shirt techniques à manches courtes (un de marque Eider, l’autre de marque The North Face)
2 T-Shirt techniques à manches longues (de marque Millet).
1 T-shirt technique à manche longue plus épais (hautes altitudes) de marque Columbia (orange, il est flash ! mais personne ne le verraJ)
Pour le bas : 3 caleçons en fibre synthétiques (secs en 1h)

Deuxième couche :
C’est la couche isolante qui garde le corps au chaud. Elle retient la chaleur du corps en emprisonnant l’air entre la première couche et la deuxième, l’air étant encore le meilleur isolant thermique que l’on connaisse.
Les polaires : matière la plus fréquente qui a l’avantage de protéger du froid même quand elle est humide, de transférer l’humidité (celle que la 1ère couche a laissé passer, par exemple) vers la couche externe.
Les duvets, type doudounes légères, ont un pouvoir « réchauffant » supérieur grâce à l’espace d’air laissé entre les plumes mais dès que le duvet est humide ou mouillé, son pouvoir réchauffant s’atténue (voir disparaît quand le duvet est trempé). Les duvets sèchent plus lentement que les polaires mais ils présentent deux qualités, pour le même pouvoir réchauffant qu’une polaire ils sont bien moins lourds et encombrants (ils se compressent facilement).
Je ne recommande pas les duvets pour la deuxième couche car elle doit pouvoir évacuer la transpiration, sécher rapidement, rester isolante même quand elle est humide pendant l’effort aussi mon choix se porte vers les polaires. Cependant, on n’arrête pas le progrès, il existe des mini doudounes en matières synthétiques qui permettent le transfert de la transpiration et de rester bien au chaud… Idéal au bivouac…

Mon choix :
J’en emporte quatre… Car c’est sur cette deuxième couche que je joue pour adapter la tenue aux écarts de températures : une deuxième couche plus ou moins épaisse ou une deuxième couche que je cumule (2 deuxièmes couches, voire 3) partant du principe que plusieurs couches respirantes valent mieux qu’un anorak.
1 deuxième couche fine pour les « basses » altitudes, type micro polaire, de marque The North Face
1 deuxième couche d’épaisseur moyenne de type Polaire de marque Millet
1 deuxième couche épaisse de type polaire de marque The North Face qui servira aussi à l’arrêt (déjeuner / le soir), faudrait pas se refroidir trop vite et attraper froid…
1 deuxième couche à ajouter (deux bis), sans manche, type micro doudoune synthétique déperlante, respirante, coupe vent, de marque Columbia (achetée 40 € en solde). 
1 deuxième couche plus épaisse avec manche, sans capuches, type doudoune synthétique, déperlante, respirante, coupe vent, de marque Columbia (achetée 60 € en solde).
Pour le bas : un collant marque Wedze (1er prix J) en fibre synthétiques, je l’ai testé au ski en février, il est tip top.

Troisième couche :
C’est la couche de protection. La coque ou la coquille qui est au contact avec l’extérieur, les éléments et elle doit protéger du vent, de la neige, de la pluie tout en évacuant la transpiration que les deux premières couches ont laissé passer et tout en étant solide (trop bête de l’exploser sur la première brindille qu’elle frotterait, donc ce ne sera pas une Canada Goose, trop fragile, trop lourde…). Ce ne sera pas non plus un Poncho, un K-way ou le ciré jaune breton qui ne laissent pas passer la transpiration et procure une ambiance de hammam.
Étanche tout en laissant passer la transpiration. Étanche, on a dit, pas seulement déperlant. Il va falloir casser le cochon rose et acheter un blouson de qualité… Rien ne sert d’éviter que le corps soit sec (les 2 premières couches) si la troisième laisse entrer la flotte ou empêche la transpiration de sortir.
Choisir un blouson avec une membrane Gore-tex ou Hyvent (The North Face) ou Dry Edge (Millet)… étanche, coupe-vent et respirant.
Ici, pareil, on évitera les marques magasins, 1er prix, on s’orientera vers les spécialistes, Millet, Eider, North Face, et les autres, qui savent de quoi on parle. Ne ratez pas les soldes, les prix vont de 300 € à 1.000 € (et bien plus pour les snobs).
Cette 3ème couche doit être évitée autant que possible car même respirants, les anoraks, doudounes ou autres n’auront jamais la même efficacité de transfert que les 1ères et deuxièmes couches, raison pour laquelle je mise tout sur la deuxième couche afin de me passer au maximum de la troisième. Mais elle reste inévitable en cas de gros vent, pluie, neige ou grand froid.

Mon choix :
Veste de pluie pour moyenne montagne : 1 blouson Millet, étanche, coupe-vent, sans doublure, respirant. Testé au ski en février à La Clusaz, par 3° sous la pluie…, efficace. Acheté en solde 150 € au lieu de 300 €.
1 doudoune synthétique avec capuche The North Face, spécial grands froids pour les séjours statiques au camp de base et la haute altitude. Achetée en solde 160 € au lieu de 380 €, mais du coup je n’ai pas choisi la couleur (beurk).
Pour le bas, un pantalon d’alpinisme « randonnée glacière » que j’ai depuis des lustres et que je dois ré-imperméabiliser avant de partir. Vous pouvez aussi prévoir un sur pantalon imperméable et respirant en cas de très grosse averse.

Quelques conseils sur le concept 3 couches
Le système des 3 couches marche pour tout le corps, y compris la tête (bonnet + capuche), les pieds, les jambes…
Quand on grimpe, qu’il ne fait pas froid, que le vent se lève, alors 2 couches, 1ère et 3ème.
Beau temps, mais super froid, sans vent, alors couche 1 et deux (ou 3) couches intermédiaires (mieux que les 3 couches).
Ne pas mettre trop de vêtements quand même pendant l’effort pour bien laisser la transpiration s’échapper, mais dès l’arrêt, ajouter une couche pour garder la même chaleur du corps.


LE CAS DES VÊTEMENTS MULTICOUCHES (SOFTSHELLS…)

Il existe plusieurs offres de vêtements multicouches qui remportent un vif succès notamment sur les pistes de ski.

On peut trouver des vêtements techniques qui combinent la couche de base (à même la peau) avec la couche intermédiaire (isolante, chauffante). Cette première couche plus épaisse ne présente pas, à mon avis, les mêmes avantages que deux couches distinctes : on perd en transférabilité de l’humidité et en chaleur. Je préfère de loin une première couche fine, de véritable confort, et y ajouter une ou plusieurs couches intermédiaires (plus ou moins fines) pour une adaptation parfaite aux conditions climatiques. De plus, bien souvent, ces premières couches épaisses sont souvent réalisées avec de la laine mérinos, laquelle est fragile, chère, sèche lentement et n’évacue pas très bien l’humidité.

D’autres vont cumuler la fonction de couche intermédiaire (chaleur, isolation) à la couche externe de protection telles que les polaires coupe-vent avec membrane windstopper ou les sofsthells (déperlants, capable de résister à une petite averse, mais pas imperméables).  Ces vêtements présentent l’avantage d’être bien plus respirant qu’une couche externe de protection classique mais ils sont destinés à des conditions climatiques non extrêmes et, en montagne, ils ne dispensent pas de devoir emporter une veste de pluie (3ème couche de protection).

Il en existe bien d’autres, des coupe-vent respirants se portant à même la peau, des membranes gore-tex respirantes et imperméables associées à une couche de polaire etc.

Dans tous les cas, je ne recommande pas ces vêtements multifonctions. Ils sont adaptés à des situations précises, non extrêmes, connues, comme par exemple une randonnée à la journée ou un séjour au ski où le matin en partant on connaît les conditions climatiques que l’on va avoir. Ils ne sont pas adaptés à une ballade de plusieurs jours ou de plusieurs semaines en haute montagne ou sur les pentes de l’Everest où les conditions sont multiples, changeantes, et extrêmes. Sur plusieurs jours on est obligé de tout prévoir et donc d’emporter une 3ème couche de protection contre la pluie (étanche) aussi une veste softshells fait doublon avec la polaire (2ème couche) qui est en plus bien plus légère à condition d’isolation thermique égale, et rappelez-vous notre contrainte de poids !

Rien ne vaut le système des trois couches en mettant une ou plusieurs couches intermédiaires selon les conditions (effort, pause, bivouac…)  et en prévoyant deux couches externes, une pour la moyenne montagne, une pour les très hautes altitudes.
6.000 m, bien équipé pas de souci !