jeudi 16 février 2017

Les vêtements


LES VÊTEMENTS ET LE CONCEPT DES TROIS COUCHES

L’Equipement et les vêtements sont déterminés en tenant compte de deux facteurs principaux :
è Le climat avec les températures maximales et surtout minimales rencontrées sur le chemin et la pluviométrie.
è Les difficultés techniques sur le chemin (Class 1 à 5).


 TEMPERATURES

Températures à fin Avril / Mai sur le parcours

Minimum
Maximum

KATMANDHU  1.337 m
+ 15°
+ 30°
Moyenne 22,5°
LUKLA   2.800 m
+ 5 °
+ 17°
Moyenne 11,6°
NAMCHE BAZAR 3.440 m
+ 3°
+ 14°
Moyenne 8,8°
PANGBOCHE 3.930 m
- 1 °
+ 13,5 °
Moyenne 6,5°
DINGBOCHE 4.410 m
- 4°
+ 11°

GORAK SHEP  5.140 m
-10°
+7°

EVEREST BC 5.365 m
-5° en moyenne
+10° en moyenne
Moyenne -7°
EVEREST SUMMIT


Moyenne -25°

DIFFICULTES TECHNIQUES :

Trek de Lukla à Gorak Shep =    Catégorie 1, aucun matériel d’alpinisme nécessaire
      Bâtons de randonnée, chaussures de randonnées,
Ascension du Kala Pathar =        Catégorie 2, idem
Khumbu falls =                           Catégorie 4 : crampons, piolet, baudrier, corde, rappel …
                                                    Chaussures rigides cramponables
Sommet après le col sud =         catégorie 5 (pas pour moi, peut-être pour Myke).
  
TENUES VESTIMENTAIRES :

3 tenues sont donc nécessaires :

è Tenue d’été, de ville, (15° à 30°) que l’on pourra laisser à l’Hôtel à Katmandou.

è Tenue de randonnée en moyenne montagne 2 .500 à 4.500 m
o   3ème couche : Veste imperméable (même si précipitations limitées).
o   Short (ou pantalon léger) + T-Shirt Technique + 2ème couche fine dans la journée
o   2ème couche épaisse le soir
o   Duvet de nuit 0°/-5°

è Tenue chaude de haute montagne > 4.500 m
o   Duvet de nuit -15/-20°
o   Anorak bien chaud (pas forcément imperméable, déperlant suffit car il ne pleut plus mais il neige).
o   Laine polaire épaisse
o   Gants, bonnets,
o   Collants / pantalon d’alpinisme respirant + sur pantalon de montagne

LES VÊTEMENTS

Problématique :

p Poids des bagages = Vêtements légers :
Sur le vol de Katmandou à Lukla le poids maximum des bagages individuels en soute est de 15 kg auquel on peut ajouter un sac en cabine (le sac de jour) qui ne devra pas excéder 5 Kg.
Mais… le poids de portage maximum autorisé pour un sherpa est de 25 kg et en général on un sherpa porte deux sacs donc le poids du sac ne devra pas dépasser 12,5 kg (poids du sac vide inclusJ).

ð  Prendre ce qu’il faut pour être confortable et en sécurité, tout en se limitant à l’essentiel !
C’est le 1er défi, et il intervient avant même de partir.

p  Vêtements adaptés aux écarts de températures ou de précipitations entre Lukla et le camp de base mais aussi aux écarts de vent et de températures subis dans une même journée. En mai, on peut avoir à 5.000m d’altitude +10/15° la journée et -15/-20° le soir et la nuit.

ð  Comme on ne peut pas prendre 3 types de vêtements différents la seule solution est de suivre la technique des trois couches (ou 4) qui permet d’adapter la tenue aux conditions changeantes en ajoutant ou retirant une couche. 

p  Des vêtements qui sèchent vite. Comme on ne peut pas emporter 15 caleçons, 15 t-shirts… on fera des lessives aux étapes quitte à faire sécher ses vêtements encore humide en les accrochant au sac à dos de jour le lendemain.

ð  On proscrira le coton épais et la laine pour ne retenir que des fibres synthétiques et techniques.
Même s’ils sont un peu moins confortables, les vêtements techniques offrent trois avantages dont on ne pourra pas se passer. Avant tout, ils sont légers, ensuite, ils sèchent vite et enfin ils permettent une meilleure évacuation de la transpiration évitant d’attraper froid avec des vêtements trempés de sueur.

Une règle d’or : Il est plus facile de se garder au chaud que de tenter de se réchauffer une fois trop refroidi.

LE SYSTEME DES 3 COUCHES :

Première couche :
C’est la couche de confort et de transfert qui est au contact de la peau et elle doit être respirante, évacuer la transpiration et sécher rapidement !
Son objectif est de garder la peau au sec ! Si dans le désert avoir un t-shirt mouillé de transpiration procure une sensation de fraîcheur, en haute montagne c’est le meilleur moyen d’avoir froid. On proscrira donc le 100% coton qui absorbe l’humidité et la garde, donne une sensation de froid à la peau, et sèche très lentement. Je vous recommande d’éviter aussi les laines mérinos que l’on porte volontiers au ski, elles sont plus chaudes mais elles évacuent moins bien la transpiration, sèchent moins vite et sont plus fragiles.
On privilégiera donc les vêtements techniques en fibre synthétique de marque (éviter les marques 1er prix qui n’ont pas toujours le pouvoir respirant attendu), bien saillant (au contact de la peau).

Mon choix :
2 T-shirt techniques à manches courtes (un de marque Eider, l’autre de marque The North Face)
2 T-Shirt techniques à manches longues (de marque Millet).
1 T-shirt technique à manche longue plus épais (hautes altitudes) de marque Columbia (orange, il est flash ! mais personne ne le verraJ)
Pour le bas : 3 caleçons en fibre synthétiques (secs en 1h)

Deuxième couche :
C’est la couche isolante qui garde le corps au chaud. Elle retient la chaleur du corps en emprisonnant l’air entre la première couche et la deuxième, l’air étant encore le meilleur isolant thermique que l’on connaisse.
Les polaires : matière la plus fréquente qui a l’avantage de protéger du froid même quand elle est humide, de transférer l’humidité (celle que la 1ère couche a laissé passer, par exemple) vers la couche externe.
Les duvets, type doudounes légères, ont un pouvoir « réchauffant » supérieur grâce à l’espace d’air laissé entre les plumes mais dès que le duvet est humide ou mouillé, son pouvoir réchauffant s’atténue (voir disparaît quand le duvet est trempé). Les duvets sèchent plus lentement que les polaires mais ils présentent deux qualités, pour le même pouvoir réchauffant qu’une polaire ils sont bien moins lourds et encombrants (ils se compressent facilement).
Je ne recommande pas les duvets pour la deuxième couche car elle doit pouvoir évacuer la transpiration, sécher rapidement, rester isolante même quand elle est humide pendant l’effort aussi mon choix se porte vers les polaires. Cependant, on n’arrête pas le progrès, il existe des mini doudounes en matières synthétiques qui permettent le transfert de la transpiration et de rester bien au chaud… Idéal au bivouac…

Mon choix :
J’en emporte quatre… Car c’est sur cette deuxième couche que je joue pour adapter la tenue aux écarts de températures : une deuxième couche plus ou moins épaisse ou une deuxième couche que je cumule (2 deuxièmes couches, voire 3) partant du principe que plusieurs couches respirantes valent mieux qu’un anorak.
1 deuxième couche fine pour les « basses » altitudes, type micro polaire, de marque The North Face
1 deuxième couche d’épaisseur moyenne de type Polaire de marque Millet
1 deuxième couche épaisse de type polaire de marque The North Face qui servira aussi à l’arrêt (déjeuner / le soir), faudrait pas se refroidir trop vite et attraper froid…
1 deuxième couche à ajouter (deux bis), sans manche, type micro doudoune synthétique déperlante, respirante, coupe vent, de marque Columbia (achetée 40 € en solde). 
1 deuxième couche plus épaisse avec manche, sans capuches, type doudoune synthétique, déperlante, respirante, coupe vent, de marque Columbia (achetée 60 € en solde).
Pour le bas : un collant marque Wedze (1er prix J) en fibre synthétiques, je l’ai testé au ski en février, il est tip top.

Troisième couche :
C’est la couche de protection. La coque ou la coquille qui est au contact avec l’extérieur, les éléments et elle doit protéger du vent, de la neige, de la pluie tout en évacuant la transpiration que les deux premières couches ont laissé passer et tout en étant solide (trop bête de l’exploser sur la première brindille qu’elle frotterait, donc ce ne sera pas une Canada Goose, trop fragile, trop lourde…). Ce ne sera pas non plus un Poncho, un K-way ou le ciré jaune breton qui ne laissent pas passer la transpiration et procure une ambiance de hammam.
Étanche tout en laissant passer la transpiration. Étanche, on a dit, pas seulement déperlant. Il va falloir casser le cochon rose et acheter un blouson de qualité… Rien ne sert d’éviter que le corps soit sec (les 2 premières couches) si la troisième laisse entrer la flotte ou empêche la transpiration de sortir.
Choisir un blouson avec une membrane Gore-tex ou Hyvent (The North Face) ou Dry Edge (Millet)… étanche, coupe-vent et respirant.
Ici, pareil, on évitera les marques magasins, 1er prix, on s’orientera vers les spécialistes, Millet, Eider, North Face, et les autres, qui savent de quoi on parle. Ne ratez pas les soldes, les prix vont de 300 € à 1.000 € (et bien plus pour les snobs).
Cette 3ème couche doit être évitée autant que possible car même respirants, les anoraks, doudounes ou autres n’auront jamais la même efficacité de transfert que les 1ères et deuxièmes couches, raison pour laquelle je mise tout sur la deuxième couche afin de me passer au maximum de la troisième. Mais elle reste inévitable en cas de gros vent, pluie, neige ou grand froid.

Mon choix :
Veste de pluie pour moyenne montagne : 1 blouson Millet, étanche, coupe-vent, sans doublure, respirant. Testé au ski en février à La Clusaz, par 3° sous la pluie…, efficace. Acheté en solde 150 € au lieu de 300 €.
1 doudoune synthétique avec capuche The North Face, spécial grands froids pour les séjours statiques au camp de base et la haute altitude. Achetée en solde 160 € au lieu de 380 €, mais du coup je n’ai pas choisi la couleur (beurk).
Pour le bas, un pantalon d’alpinisme « randonnée glacière » que j’ai depuis des lustres et que je dois ré-imperméabiliser avant de partir. Vous pouvez aussi prévoir un sur pantalon imperméable et respirant en cas de très grosse averse.

Quelques conseils sur le concept 3 couches
Le système des 3 couches marche pour tout le corps, y compris la tête (bonnet + capuche), les pieds, les jambes…
Quand on grimpe, qu’il ne fait pas froid, que le vent se lève, alors 2 couches, 1ère et 3ème.
Beau temps, mais super froid, sans vent, alors couche 1 et deux (ou 3) couches intermédiaires (mieux que les 3 couches).
Ne pas mettre trop de vêtements quand même pendant l’effort pour bien laisser la transpiration s’échapper, mais dès l’arrêt, ajouter une couche pour garder la même chaleur du corps.


LE CAS DES VÊTEMENTS MULTICOUCHES (SOFTSHELLS…)

Il existe plusieurs offres de vêtements multicouches qui remportent un vif succès notamment sur les pistes de ski.

On peut trouver des vêtements techniques qui combinent la couche de base (à même la peau) avec la couche intermédiaire (isolante, chauffante). Cette première couche plus épaisse ne présente pas, à mon avis, les mêmes avantages que deux couches distinctes : on perd en transférabilité de l’humidité et en chaleur. Je préfère de loin une première couche fine, de véritable confort, et y ajouter une ou plusieurs couches intermédiaires (plus ou moins fines) pour une adaptation parfaite aux conditions climatiques. De plus, bien souvent, ces premières couches épaisses sont souvent réalisées avec de la laine mérinos, laquelle est fragile, chère, sèche lentement et n’évacue pas très bien l’humidité.

D’autres vont cumuler la fonction de couche intermédiaire (chaleur, isolation) à la couche externe de protection telles que les polaires coupe-vent avec membrane windstopper ou les sofsthells (déperlants, capable de résister à une petite averse, mais pas imperméables).  Ces vêtements présentent l’avantage d’être bien plus respirant qu’une couche externe de protection classique mais ils sont destinés à des conditions climatiques non extrêmes et, en montagne, ils ne dispensent pas de devoir emporter une veste de pluie (3ème couche de protection).

Il en existe bien d’autres, des coupe-vent respirants se portant à même la peau, des membranes gore-tex respirantes et imperméables associées à une couche de polaire etc.

Dans tous les cas, je ne recommande pas ces vêtements multifonctions. Ils sont adaptés à des situations précises, non extrêmes, connues, comme par exemple une randonnée à la journée ou un séjour au ski où le matin en partant on connaît les conditions climatiques que l’on va avoir. Ils ne sont pas adaptés à une ballade de plusieurs jours ou de plusieurs semaines en haute montagne ou sur les pentes de l’Everest où les conditions sont multiples, changeantes, et extrêmes. Sur plusieurs jours on est obligé de tout prévoir et donc d’emporter une 3ème couche de protection contre la pluie (étanche) aussi une veste softshells fait doublon avec la polaire (2ème couche) qui est en plus bien plus légère à condition d’isolation thermique égale, et rappelez-vous notre contrainte de poids !

Rien ne vaut le système des trois couches en mettant une ou plusieurs couches intermédiaires selon les conditions (effort, pause, bivouac…)  et en prévoyant deux couches externes, une pour la moyenne montagne, une pour les très hautes altitudes.
6.000 m, bien équipé pas de souci !

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