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mardi 2 octobre 2018

Les Sherpas

Photo Antoine Bousquet  - 90 Kg
Avant de partir j'ai entendu des tas de théories sur les sherpas, toutes négatives.
Des porteurs aux conditions inhumaines exploités par des occidentaux sans scrupules les faisant trimer pour porter des produits et denrées dans les lodges ou hôtels, pour le seul plaisir de trekkeurs et de grimpeurs occidentaux. Des porteurs et des guides sherpas qui risquent leur vie pour quelques dollars pour assouvir les désirs d'un grimpeur inconscient à l'assaut inutile d'un sommet. 
Le sherpa, le symbole de l'exploitation de l'homme par l'homme vu de l'occident, un esclavage résiduel, germinal au 21ème  siècle. Des gens qui ont une espérance de vie raccourcie, ça c'est sans doute vrai, mais pas par des conditions de vie inacceptables (ce sont les plus riches de la vallée). 
Photo Antoine Bousquet
Le pire, c'est que j'ai cru qu'une part de toutes ces émissions que j'ai vues était vraie !
Sur place j'ai pu constater que tout cela est totalement faux. 
Sherpa, c'est un métier, un métier ancestral existant déjà des siècles avant l'arrivée des occidentaux, et en plus, un métier noble !

La vallée du Khumbu, c'est le pays sherpa. Le sherpa, le porteur, c'est par lui, grâce à lui que cette vallée est habitée jusqu'à 4.500m d'altitude. C'est grâce aux Sherpas que les villages survivent et cela depuis des siècles, bien avant que le touriste blanc n'ait eu l'idée d'aller se balader dans cette vallée. Sans eux, pas de vie économique dans la vallée, pas de vie tout court. 
Namche Baazar, la plus grande ville de la vallée, nichée en fer à cheval à flanc de montagne à 3.500m d'altitude, existait bien avant les premières expéditions vers l'Everest. C'est le lieu du plus grand marché de la vallée et la route la plus proche est à 7 jours de marche ! Tout ce qui a été utilisé pour construire cette ville a été monté à dos de sherpas, de yaks, de chevaux. Tout ce qui y est vendu chaque jour au marché est porté par les habitants du pays sherpa, la vallée du Khumbu ! Sur les sentiers, on croise des enfants, des femmes, des jeunes, des vieux, et tous portent !
Photo Antoine Bousquet 
Le plus intéressant, c'est de constater qu'il y a une échelle sociale dans la vallée et être sherpa, c'est le summum, le must, la réussite sociale ! Un sherpa, même débutant, gagne plus qu'un agriculteur ou un tailleur de pierre.
Photo Antoine Bousquet
Chez les Sherpas il y a aussi une échelle sociale. Tout en bas, il y a le porteur des aliments, des denrées quotidiennes pour son village. Le bois, comme sur la photo ci-contre, souvent porté par des adolescents ou des femmes, les récoltes, le pain, les œufs, les bonbonnes de gaz, tout est porté, absolument tout. 
La viande, le riz, les légumes sont souvent portés dans des bidons en plastiques qui sont presque toujours bleus ! 



Photo Antoine Bousquet - Un sherpa en bas de l'échelle des sherpas. En sandales !
Juste au dessus de ce premier niveau, il y a les porteurs de charges lourdes, toujours pour les besoins de la communauté. Les dalles pour la construction des sols, les poutres, les éléments de maison, les fenêtres assemblées dans les basses vallées, les réfrigérateurs même sont portés à dos de sherpa. 
Photo Antoine Bousquet - Namche Baazar 3.500m, un adolescent porte ~60kg de dalles !
Photo Antoine Bousquet - Sherpa en flip flap à 3.000m
Un sherpa qui fournit les lodges et les hôtels, c'est un sherpa qui commence à réussir. Il est payé davantage, il a de l'expérience, une réputation. Avec ses revenus, il peut subvenir aux besoins de sa famille et au delà. Il peut envoyer ses enfants à l'école. Bien sûr, cela signifie aussi qu'il peut porter 80 kg et plus !
Photo Antoine Bousquet - Sherpas portant du riz, de la bière... 
Photo Antoine Bousquet - Le record que j'ai croisé, 100 Kg 
Je vais vous décrire la photo juste au dessus. C'était 100m de dénivelé en dessous de Namche Baazar, soit à 3.400m. Une pente de 500m de dénivelé à 45° après le Hillary Bridge, à la fin d'une grande et belle étape avec des côtes qui s’enchaînent pour finir sur cette montée éprouvante ! Pourtant le paysage est grandiose, c'est même dans cette montée que l'on aperçoit pour la première fois le sommet de l'Everest! Le seul endroit jusqu'au camp de base de l'Everest (5.350m) où j'ai vraiment souffert, craché mes cigarettes des trois derniers mois. La seule fois où j'ai douté de mes capacités ! J'étais essoufflé, deux pas, trois respirations, deux pas, trois respirations... et je sentais une pression derrière moi ! C'était ce jeune homme avec une charge hallucinante, en tong, qui allait... plus vite que moi ! Il m'a dépassé ! Oui oui, le type chargé comme un baudet, alors que je n'avais que mon sac de jour sur le dos, m'a dépassé ! Il avançait très lentement, vraiment très lentement, mais avec un pas régulier (le secret en montagne), s'aidant de sa canne, recherchant les pierres où il n'aurait pas à lever le genou, faisant des tout petits pas, mais il avançait et le pire, sans souffler comme un taureau comme moi ! Un peu plus loin, il s'est quand même arrêté, le bougre, et je l'ai rejoint avec Myke. On a engagé la conversation et à un moment on lui a demandé "how many k g (kee gee)?" "one hundred" !!! 100 Kg ! Et il était fier ! Annoncer sa charge, c'était dire que c'était un vrai sherpa, un de ceux qui ont réussit ! 
Photo Antoine Bousquet
Il y a toute une hiérarchie, mais le sherpa qui a vraiment réussit, c'est celui qui est habilité à porter les sacs des trekkeurs et encore mieux des grimpeurs, des "summiteurs". Il porte moins lourd, moins encombrant comme le montre la photo ci-dessous où à droite vos avez la charge de notre sherpa, avec le sac de Myke et le mien, 40kg (plus ses affaires à lui, 5 Kg) et à gauche la charge d'un sherpa transportant les récoltes. Il n'a pas à faire plusieurs aller et retour par jour, il suit (ou précède) son grimpeur. C'est le boulot de sherpa le plus cool. 
Evidemment, il ne dort pas chez lui tous les soirs, il part pour une, deux, trois semaines, quelques fois plus. Le soir il dort dans le lodge de son grimpeur (sur les bancs de la salle à manger), gratuitement car en échange du gîte le propriétaire du lodge (un sherpa qui a réussit) lui demande de faire le service. Ainsi nous avons été servi par notre guide sherpa pendant tout le périple, tandis que notre sherpa porteur (pléonasme) dormait dans une maison réservée aux sherpas (pour un demi dollar par nuit). 
Photo Antoine Bousquet
Sherpa de grimpeur, le haut de l'échelle sociale ! Je payais 20 $ par jour mon sherpa qui a porté mon sac et celui de mon frère, 40 kg. Une fortune ! J'ai croisé un tailleur de pierre à côté de Lobuche, il gagnait 1$ par pierre et en taillait entre 2 et 4 par jour selon la météo, et il était déjà content parce qu'un cultivateur ne gagne pas autant que lui.
Photo Antoine Bousquet - Mon sherpa
Evidemment, quand on voit cet homme porter 40kg avec sa sangle sur le front on peut trouver cela très dur, voire inhumain. Moi, je me souviendrai toujours qu'à plus de 5.000 m dans la moraine d'un glacier pourri avec des cailloux et des pierres partout cassant les chevilles, avec des baskets de jogger du dimanche, une clope au bec, et 40 kg sur le dos tandis que je n'en avais que 7, il m'a enrhumé avec le courant d'air qu'il a dégagé en me doublant alors qu'à chaque pas je devais prendre une respiration et que c'était dur... Lui, quand il croisait des copains, faisait une pause, discutait, buvait son thermos de thé (officiellement), fumait une cigarette et ensuite traçait jusqu'à la prochaine rencontre en marchant comme si c'était la ballade des douaniers à Dinard, altitude zéro, sans dénivelé. Et le soir, tandis que j'étais carbonisé par l'étape du jour et me couchait dès que possible, lui allait faire la fête avec ses collègues, à boire de l'alcool de riz à 50° jusqu'à point d'heure et le lendemain à 6 h, il était frais comme un gardon ! Bon, un soir il a du faire un excès, le matin on ne l'a pas vu et c'est notre guide qui a tout porté ! 
Tout cela pour dire qu'à 4.000 m, 5.000 m ils sont chez eux, comme nous le serions sur les champs Elysées ou la 5ème avenue. Mon frère, Myke, trouvait qu'ils faisaient cela si facilement qu'il a essayé, convaincu qu'il y arriverait. Myke a un physique de bûcheron québécois et sur 100 m il avait le sourire, après ça s'est gâté. Je n'ai même pas essayé de peur de me bousiller le dos et à ces altitudes, pas d’ostéopathe...
Photo Antoine Bousquet 2017 - Myke Ge, un vrai Sherpa...sur 100m
Et chez les sherpas de grimpeurs, il y a aussi une hiérarchie. Celui qui ne parle pas anglais restera porteur. Tandis que celui qui a franchi toutes les strates du sherpa et qui en plus baragouine quelques mots d'anglais peut devenir guide, le haut de l'échelle, 25$ par jour jusqu'au camp de base plus tip : chaque 3 jours, il faut payer un jour de plus, mais un conseil, ne payez jamais d'avance, le lendemain vous serez seuls. A partir des camps de base, les sherpas et guides que vous aurez trouvé à Lukla ou par agence de trekkeurs ne peuvent pas aller plus loin. Pour faire un sommet, il faut faire appel aux sherpa et guides agréés et là, ce n'est plus le même prix, sans parler du permis de grimper (un autre sujet), ça peut dépasser 100$ par jour plus prime de sommet (fonction du sommet). Là on est dans la catégorie des supers sherpas. Ils ne sont pas nombreux mais sont les rois de leur village. Les plus connus, les plus grands, se sont reconvertis et ce sont eux qui possèdent les maillons du tissus économique de la vallée. Quasiment toutes les compagnies aériennes qui desservent Lukla (l'aéroport le plus dangereux du monde) appartient à des sherpas des sommets, ainsi que les agences de trekking qui ont pignon sur rue à Katmandou, les hôtels et les plus beaux lodges leur appartiennent... ce sont les papes de la vallée et de Thamel à Katmandou. 
Nous avons eu la chance de rencontrer le plus connu d'entre eux, Gambling Norgay, le fils de Tenzing Norgay, le premier homme sur l'Everest en 1953. Car ici tout le monde dit que c'est Tenzing qui est arrivé le premier, à tiré comme un sac de pomme de terre son client Sir Edmund Hillary au sommet le faisant entrer dans la légende de l'Everest. Gambling possède une agence de trekking, plusieurs lodges, et continue à plus de 60 ans à emmener des grimpeurs sur les sommets. Le jour où nous l'avons rencontré, il venait de faire un "petit" 6.000m! Ce fut une soirée mémorable, au Liquid Bar de Namche alors que redescendions pour la civilisation, et suite à laquelle ma vision des sherpas exprimée ici est définitivement différente de celle que j'avais en partant.
Myke et Antoine avec Gambling Norgay à Namche Baazar
Que l'on ne me dise plus jamais que les sherpas sont des pauvres hommes exploités, des bêtes de somme. Les sherpas sont un peuple, avant tout, un peuple des hauts plateaux et des hautes vallées de l’Himalaya. Un peuple fier, dont la particularité est de porter, tout porter, pour vivre. Ils ont une culture bien à eux, surtout dans la vallée du Khumbu, mélangeant bouddhisme et hindouisme et imprégnée des dures conditions de vie et des exigences de ces altitudes et des plus hauts sommets du monde. Un très beau peuple, ma plus belle rencontre dans cette aventure !  Et comme dit toujours Myke, mon frère, les voyages... c'est les rencontres!







jeudi 16 février 2017

Les vêtements


LES VÊTEMENTS ET LE CONCEPT DES TROIS COUCHES

L’Equipement et les vêtements sont déterminés en tenant compte de deux facteurs principaux :
è Le climat avec les températures maximales et surtout minimales rencontrées sur le chemin et la pluviométrie.
è Les difficultés techniques sur le chemin (Class 1 à 5).


 TEMPERATURES

Températures à fin Avril / Mai sur le parcours

Minimum
Maximum

KATMANDHU  1.337 m
+ 15°
+ 30°
Moyenne 22,5°
LUKLA   2.800 m
+ 5 °
+ 17°
Moyenne 11,6°
NAMCHE BAZAR 3.440 m
+ 3°
+ 14°
Moyenne 8,8°
PANGBOCHE 3.930 m
- 1 °
+ 13,5 °
Moyenne 6,5°
DINGBOCHE 4.410 m
- 4°
+ 11°

GORAK SHEP  5.140 m
-10°
+7°

EVEREST BC 5.365 m
-5° en moyenne
+10° en moyenne
Moyenne -7°
EVEREST SUMMIT


Moyenne -25°

DIFFICULTES TECHNIQUES :

Trek de Lukla à Gorak Shep =    Catégorie 1, aucun matériel d’alpinisme nécessaire
      Bâtons de randonnée, chaussures de randonnées,
Ascension du Kala Pathar =        Catégorie 2, idem
Khumbu falls =                           Catégorie 4 : crampons, piolet, baudrier, corde, rappel …
                                                    Chaussures rigides cramponables
Sommet après le col sud =         catégorie 5 (pas pour moi, peut-être pour Myke).
  
TENUES VESTIMENTAIRES :

3 tenues sont donc nécessaires :

è Tenue d’été, de ville, (15° à 30°) que l’on pourra laisser à l’Hôtel à Katmandou.

è Tenue de randonnée en moyenne montagne 2 .500 à 4.500 m
o   3ème couche : Veste imperméable (même si précipitations limitées).
o   Short (ou pantalon léger) + T-Shirt Technique + 2ème couche fine dans la journée
o   2ème couche épaisse le soir
o   Duvet de nuit 0°/-5°

è Tenue chaude de haute montagne > 4.500 m
o   Duvet de nuit -15/-20°
o   Anorak bien chaud (pas forcément imperméable, déperlant suffit car il ne pleut plus mais il neige).
o   Laine polaire épaisse
o   Gants, bonnets,
o   Collants / pantalon d’alpinisme respirant + sur pantalon de montagne

LES VÊTEMENTS

Problématique :

p Poids des bagages = Vêtements légers :
Sur le vol de Katmandou à Lukla le poids maximum des bagages individuels en soute est de 15 kg auquel on peut ajouter un sac en cabine (le sac de jour) qui ne devra pas excéder 5 Kg.
Mais… le poids de portage maximum autorisé pour un sherpa est de 25 kg et en général on un sherpa porte deux sacs donc le poids du sac ne devra pas dépasser 12,5 kg (poids du sac vide inclusJ).

ð  Prendre ce qu’il faut pour être confortable et en sécurité, tout en se limitant à l’essentiel !
C’est le 1er défi, et il intervient avant même de partir.

p  Vêtements adaptés aux écarts de températures ou de précipitations entre Lukla et le camp de base mais aussi aux écarts de vent et de températures subis dans une même journée. En mai, on peut avoir à 5.000m d’altitude +10/15° la journée et -15/-20° le soir et la nuit.

ð  Comme on ne peut pas prendre 3 types de vêtements différents la seule solution est de suivre la technique des trois couches (ou 4) qui permet d’adapter la tenue aux conditions changeantes en ajoutant ou retirant une couche. 

p  Des vêtements qui sèchent vite. Comme on ne peut pas emporter 15 caleçons, 15 t-shirts… on fera des lessives aux étapes quitte à faire sécher ses vêtements encore humide en les accrochant au sac à dos de jour le lendemain.

ð  On proscrira le coton épais et la laine pour ne retenir que des fibres synthétiques et techniques.
Même s’ils sont un peu moins confortables, les vêtements techniques offrent trois avantages dont on ne pourra pas se passer. Avant tout, ils sont légers, ensuite, ils sèchent vite et enfin ils permettent une meilleure évacuation de la transpiration évitant d’attraper froid avec des vêtements trempés de sueur.

Une règle d’or : Il est plus facile de se garder au chaud que de tenter de se réchauffer une fois trop refroidi.

LE SYSTEME DES 3 COUCHES :

Première couche :
C’est la couche de confort et de transfert qui est au contact de la peau et elle doit être respirante, évacuer la transpiration et sécher rapidement !
Son objectif est de garder la peau au sec ! Si dans le désert avoir un t-shirt mouillé de transpiration procure une sensation de fraîcheur, en haute montagne c’est le meilleur moyen d’avoir froid. On proscrira donc le 100% coton qui absorbe l’humidité et la garde, donne une sensation de froid à la peau, et sèche très lentement. Je vous recommande d’éviter aussi les laines mérinos que l’on porte volontiers au ski, elles sont plus chaudes mais elles évacuent moins bien la transpiration, sèchent moins vite et sont plus fragiles.
On privilégiera donc les vêtements techniques en fibre synthétique de marque (éviter les marques 1er prix qui n’ont pas toujours le pouvoir respirant attendu), bien saillant (au contact de la peau).

Mon choix :
2 T-shirt techniques à manches courtes (un de marque Eider, l’autre de marque The North Face)
2 T-Shirt techniques à manches longues (de marque Millet).
1 T-shirt technique à manche longue plus épais (hautes altitudes) de marque Columbia (orange, il est flash ! mais personne ne le verraJ)
Pour le bas : 3 caleçons en fibre synthétiques (secs en 1h)

Deuxième couche :
C’est la couche isolante qui garde le corps au chaud. Elle retient la chaleur du corps en emprisonnant l’air entre la première couche et la deuxième, l’air étant encore le meilleur isolant thermique que l’on connaisse.
Les polaires : matière la plus fréquente qui a l’avantage de protéger du froid même quand elle est humide, de transférer l’humidité (celle que la 1ère couche a laissé passer, par exemple) vers la couche externe.
Les duvets, type doudounes légères, ont un pouvoir « réchauffant » supérieur grâce à l’espace d’air laissé entre les plumes mais dès que le duvet est humide ou mouillé, son pouvoir réchauffant s’atténue (voir disparaît quand le duvet est trempé). Les duvets sèchent plus lentement que les polaires mais ils présentent deux qualités, pour le même pouvoir réchauffant qu’une polaire ils sont bien moins lourds et encombrants (ils se compressent facilement).
Je ne recommande pas les duvets pour la deuxième couche car elle doit pouvoir évacuer la transpiration, sécher rapidement, rester isolante même quand elle est humide pendant l’effort aussi mon choix se porte vers les polaires. Cependant, on n’arrête pas le progrès, il existe des mini doudounes en matières synthétiques qui permettent le transfert de la transpiration et de rester bien au chaud… Idéal au bivouac…

Mon choix :
J’en emporte quatre… Car c’est sur cette deuxième couche que je joue pour adapter la tenue aux écarts de températures : une deuxième couche plus ou moins épaisse ou une deuxième couche que je cumule (2 deuxièmes couches, voire 3) partant du principe que plusieurs couches respirantes valent mieux qu’un anorak.
1 deuxième couche fine pour les « basses » altitudes, type micro polaire, de marque The North Face
1 deuxième couche d’épaisseur moyenne de type Polaire de marque Millet
1 deuxième couche épaisse de type polaire de marque The North Face qui servira aussi à l’arrêt (déjeuner / le soir), faudrait pas se refroidir trop vite et attraper froid…
1 deuxième couche à ajouter (deux bis), sans manche, type micro doudoune synthétique déperlante, respirante, coupe vent, de marque Columbia (achetée 40 € en solde). 
1 deuxième couche plus épaisse avec manche, sans capuches, type doudoune synthétique, déperlante, respirante, coupe vent, de marque Columbia (achetée 60 € en solde).
Pour le bas : un collant marque Wedze (1er prix J) en fibre synthétiques, je l’ai testé au ski en février, il est tip top.

Troisième couche :
C’est la couche de protection. La coque ou la coquille qui est au contact avec l’extérieur, les éléments et elle doit protéger du vent, de la neige, de la pluie tout en évacuant la transpiration que les deux premières couches ont laissé passer et tout en étant solide (trop bête de l’exploser sur la première brindille qu’elle frotterait, donc ce ne sera pas une Canada Goose, trop fragile, trop lourde…). Ce ne sera pas non plus un Poncho, un K-way ou le ciré jaune breton qui ne laissent pas passer la transpiration et procure une ambiance de hammam.
Étanche tout en laissant passer la transpiration. Étanche, on a dit, pas seulement déperlant. Il va falloir casser le cochon rose et acheter un blouson de qualité… Rien ne sert d’éviter que le corps soit sec (les 2 premières couches) si la troisième laisse entrer la flotte ou empêche la transpiration de sortir.
Choisir un blouson avec une membrane Gore-tex ou Hyvent (The North Face) ou Dry Edge (Millet)… étanche, coupe-vent et respirant.
Ici, pareil, on évitera les marques magasins, 1er prix, on s’orientera vers les spécialistes, Millet, Eider, North Face, et les autres, qui savent de quoi on parle. Ne ratez pas les soldes, les prix vont de 300 € à 1.000 € (et bien plus pour les snobs).
Cette 3ème couche doit être évitée autant que possible car même respirants, les anoraks, doudounes ou autres n’auront jamais la même efficacité de transfert que les 1ères et deuxièmes couches, raison pour laquelle je mise tout sur la deuxième couche afin de me passer au maximum de la troisième. Mais elle reste inévitable en cas de gros vent, pluie, neige ou grand froid.

Mon choix :
Veste de pluie pour moyenne montagne : 1 blouson Millet, étanche, coupe-vent, sans doublure, respirant. Testé au ski en février à La Clusaz, par 3° sous la pluie…, efficace. Acheté en solde 150 € au lieu de 300 €.
1 doudoune synthétique avec capuche The North Face, spécial grands froids pour les séjours statiques au camp de base et la haute altitude. Achetée en solde 160 € au lieu de 380 €, mais du coup je n’ai pas choisi la couleur (beurk).
Pour le bas, un pantalon d’alpinisme « randonnée glacière » que j’ai depuis des lustres et que je dois ré-imperméabiliser avant de partir. Vous pouvez aussi prévoir un sur pantalon imperméable et respirant en cas de très grosse averse.

Quelques conseils sur le concept 3 couches
Le système des 3 couches marche pour tout le corps, y compris la tête (bonnet + capuche), les pieds, les jambes…
Quand on grimpe, qu’il ne fait pas froid, que le vent se lève, alors 2 couches, 1ère et 3ème.
Beau temps, mais super froid, sans vent, alors couche 1 et deux (ou 3) couches intermédiaires (mieux que les 3 couches).
Ne pas mettre trop de vêtements quand même pendant l’effort pour bien laisser la transpiration s’échapper, mais dès l’arrêt, ajouter une couche pour garder la même chaleur du corps.


LE CAS DES VÊTEMENTS MULTICOUCHES (SOFTSHELLS…)

Il existe plusieurs offres de vêtements multicouches qui remportent un vif succès notamment sur les pistes de ski.

On peut trouver des vêtements techniques qui combinent la couche de base (à même la peau) avec la couche intermédiaire (isolante, chauffante). Cette première couche plus épaisse ne présente pas, à mon avis, les mêmes avantages que deux couches distinctes : on perd en transférabilité de l’humidité et en chaleur. Je préfère de loin une première couche fine, de véritable confort, et y ajouter une ou plusieurs couches intermédiaires (plus ou moins fines) pour une adaptation parfaite aux conditions climatiques. De plus, bien souvent, ces premières couches épaisses sont souvent réalisées avec de la laine mérinos, laquelle est fragile, chère, sèche lentement et n’évacue pas très bien l’humidité.

D’autres vont cumuler la fonction de couche intermédiaire (chaleur, isolation) à la couche externe de protection telles que les polaires coupe-vent avec membrane windstopper ou les sofsthells (déperlants, capable de résister à une petite averse, mais pas imperméables).  Ces vêtements présentent l’avantage d’être bien plus respirant qu’une couche externe de protection classique mais ils sont destinés à des conditions climatiques non extrêmes et, en montagne, ils ne dispensent pas de devoir emporter une veste de pluie (3ème couche de protection).

Il en existe bien d’autres, des coupe-vent respirants se portant à même la peau, des membranes gore-tex respirantes et imperméables associées à une couche de polaire etc.

Dans tous les cas, je ne recommande pas ces vêtements multifonctions. Ils sont adaptés à des situations précises, non extrêmes, connues, comme par exemple une randonnée à la journée ou un séjour au ski où le matin en partant on connaît les conditions climatiques que l’on va avoir. Ils ne sont pas adaptés à une ballade de plusieurs jours ou de plusieurs semaines en haute montagne ou sur les pentes de l’Everest où les conditions sont multiples, changeantes, et extrêmes. Sur plusieurs jours on est obligé de tout prévoir et donc d’emporter une 3ème couche de protection contre la pluie (étanche) aussi une veste softshells fait doublon avec la polaire (2ème couche) qui est en plus bien plus légère à condition d’isolation thermique égale, et rappelez-vous notre contrainte de poids !

Rien ne vaut le système des trois couches en mettant une ou plusieurs couches intermédiaires selon les conditions (effort, pause, bivouac…)  et en prévoyant deux couches externes, une pour la moyenne montagne, une pour les très hautes altitudes.
6.000 m, bien équipé pas de souci !