mercredi 8 mars 2017

La fréquentation et la mortalité sur l'EVEREST


Pas mal de monde autour de moi s’inquiète de cette expédition sur les pentes de l’Everest et j’entends tout et n’importe quoi sur le nombre de morts, les causes d’accidents ou de décès, aussi une petite recherche pour savoir de quoi on parle s’imposait et pour rassurer tout le monde (et surtout ma chérie…).
D’abord, avant de parler de mortalité, parlons de fréquentation. Un pourcentage s’il n’est pas rapporté à un nombre ne veut pas dire grand-chose.

La fréquentation de l’Everest

Difficile de trouver des chiffres récents sur le nombre d’alpinistes qui ont gravi l’Everest. On y arrive à travers les statistiques sur le taux de réussite de l’ascension qui sont publiés par «l’ himalayan database » (que je recommande pour les fous de chiffres).

En 2012 : depuis les premières expéditions des années 50, 19.121 personnes avaient séjourné au camp de base pour se lancer à l’assaut du toit du monde, 6.206 alpinistes ont atteint le sommet (dont environ 300 femmes), soit un taux de réussite de 32%. Les 2/3 des alpinistes ayant tenté l’Everest ont échoué. Certains y sont mort…

L’ascension de l’Everest a connu trois phases :

De 1950 à 1970 avec la période des grandes expéditions. Hitler avait envoyé plusieurs expéditions pour vaincre le toit du Monde et servir sa propagande mais toutes ont échouées. Il faut attendre 1950 à 1953 pour que plusieurs grandes expéditions de plusieurs centaines de personnes avec des tonnes de matériel et de vivre s’attaquent à l’Everest jusqu’à la 1ère du 29 mai 1953 de Edmund Hillary et Tensing Norgay.

Mon frère et moi avons eu l'extraordinaire privilège de rencontrer à Namche Bazaar au "Liquid Bar" Jamling Tensing Norgay, le fils du 1er homme ayant gravit l'Everest. Il revenait tout juste d'une ascension de l'Island Peak (un 6.000) et venait assister comme nous à la diffusion du film "Sherpa" qui racontait l'avalanche de 2014 et la grève des sherpas qui s'en est suivie. Myke, mon frère, était au camp de base de l'Everest lors de cette situation inédite où les expéditions ont été annulées. 
Photo Antoine Bousquet & Myke Ge - Mai 2017
De 1953 à 1970, le nombre d’alpinistes à tenter le sommet est très faible, quelques cordées seulement et très peu atteignent le sommet.

De 1970 à 1990 ce fut une période de transition avec une augmentation des expéditions, quelques dizaines chaque année. La première expédition française, dirigée par Pierre Mazeaud, atteint le sommet le 15 octobre 1978, je m’en souviens, ça avait fait grand bruit à l’époque. La première française atteindra le sommet le 5 octobre 1990, c’est Christine Janin avec qui j’ai eu la chance, le privilège de dîner un soir à côté d’elle, un dîner avec Catherine Chabaud, Christine Ockrent et Bernard Kouchner, la veille du départ de la route du rhum en 1998, 15 jours après la naissance de mon fils Geoffroy, quelle femme extraordinaire, pas bien grande, mais quel dynamisme, quelle passion dans ses yeux…  On ne croise pas tous les jours des personnes aussi particulières, puissantes, exceptionnelles… J’ai encore l’impression que c’était hier ! On peut voir la photo de Christine Janin au sommet de l'aiguille du Midi parmi celles des plus grands alpinistes du monde... 

De 1950 à 1989 2.560 alpinistes ont tenté le sommet, seulement 219 ont réussi, soit 8,55% de réussite.
Ce taux de réussite n’a cessé de progresser au fil des années grâce aux progrès techniques, à l’équipement des voies, à l’organisation des expéditions…  Pour la seule année  1990 il est passé à 18% de succès avec 72 alpinistes au sommet sur les 400 qui ont tenté leur chance.

Et enfin, à partir de 1990 l’exploitation touristique du sommet avec chaque année des centaines d’alpinistes qui se lancent à l’assaut de l’Everest. L’Everest est devenu un business, faisant même de Lukla le 2ème aéroport du Népal par la fréquentation. Voir mon article sur Lukla, un des aéroports les plus dangereux du monde…
Un business qui fut la cause de compétitions malsaines (sujet repris dans le film « Everest ») entre les agences d’alpinisme, de pollution du fait des tonnes de matériels et d’ordures abandonnées dans les camps de base, d’accidents et de  décès causés par un manque de préparation des alpinistes amateurs en quête d’exploits…
Everest Base Camp Mai 2017 -  Antoine Bousquet and Myke Ge (my brother)
De 1990 à 2009, 5.742 alpinistes ont tenté le sommet, 2.222 ont réussi soit un taux de réussite de 38,7%
A la fin des années 2000, début des années 2010 l’Everest a connu une période folle et totalement excessive. Ce fut le temps du plus jeune au sommet (2010, 13 ans), du plus vieux (80 ans), de la descente en surf de ses pentes, de son ascension en courant (16 heures), et surtout de files d’attente interminables au sommet causant de graves accidents. Une folie ! Quand on voit la photo (mai 2012, camp de base N°4), de la file d’attente au départ du camp de base d’attaque (8.000m) on n’a vraiment pas envie de s’y mêler et de retrouver l’ambiance des quais de Seine depuis que la dictateure (pardon, la maire) de Paris a fermé les voies sur berge.  

En mai 2018, pendant que j'étais là bas, un népalais de 85 ans, Min Bahadur Sherchan, a essayé de battre le record du plus vieil homme au sommet. il n'a pas dépassé le camp de base où il est mort, et de ce fait n’intégrera pas les statistiques des morts de l'Everest qui ne comptabilisent que les victimes au delà du camp de base. Un Néo zélandais de 49 ans est mort d'une embolie cérébrale a quelques centaines de mètres de Lobuche (4.900m), il était seul, rejoignait le camp de base où il devait retrouver son expédition, ce qui souligne une fois de plus qu'il ne faut jamais partir seul dans ce genre de périple même si on est super entraîné. 
Au même moment, Kilian Jornet, l'ultraterrestre, battait un nouveau record hallucinant en gravissant deux fois le sommet de l'Everest dans la même semaine, sans oxygène, à l'ancienne (en style alpin, sans se servir des cordes posées). 
2018 fut une saison meurtrière avec plus d'une dizaine de morts, dont Ueli Steck, un des meilleurs alpinistes suisse, tombé (1.000 m de chute) sur le Nuptse vers 6.000m lors d'une course acclimatation. Le 24 mai, quatre corps furent découverts morts de froid dans une tente à côté du camp IV (vers 7.900m). Le médecin américain Roland Yearwood et Vladimir Strba trouvèrent la mort dans la zone de mort, au dessus de 8.000m. L'alpiniste indien de 27 ans Ravi Kumar est mort en redescendant du sommet... A tous ces morts au dessus du camp de base, il faut ajouter les décès intervenus avant le camp de base et là, il n'y a pas de chiffres, pas d'articles dans les journaux, les morts sur l'aéroport de Lukla, le plus dangereux du monde (voir mon article) où quelques jours après notre départ un avion s'est encore craché, deux morts! Certaines années l'aéroport de Lukla tue plus que l'Everest !

Pour la seule année 2012, 547 alpinistes ont atteint le sommet, sur 976 qui se sont élancés du camp de base, soit 56% de réussite.  L’Everest est devenu un boulevard où toutes les cordées se lancent en même temps à l’attaque du sommet créant une file indienne interminable après le camp de base N°4 du col sud.
Il existe deux fenêtres de tir de quelques jours chacune pour se rendre au sommet, l’une fin mai, l’autre en octobre, aussi durant ces quelques semaines, c’est l’embouteillage dans les camps de base et dans les couloirs, une des cause de bon nombre d’accidents. Dans les années 90 environ 60 à 120 personnes atteignait le sommet chaque jour dans ces fenêtre de tir de quelques jours, en 2011 / 2012 c’était plus du double.

Depuis ces excès, l’état népalais essaye de contrôler  l’affluence sur les pentes de l’Everest pour éviter cette surpopulation. Il a aussi lancé plusieurs campagnes pour évacuer les ordures, déchets, matériels abandonnés qui borde le tracé. Il a très considérablement augmenté les permis de trekker et le permis d’ascension de l’Everest, ce dernier étant désormais de 18.000 $. Le coût de l’ascension de l’Everest pour un alpiniste est désormais autour de  70.000 $, 40% plus cher qu’il y a 10 ans. Ça peut en refroidir certains. En 2018 l'état Népalais a limité à 300 le nombre de permis de grimper l'Everest. 

En mai 2012, le 100ème français depuis l’ascension de Pierre Mazeaud en 1978, a atteint le sommet.

Donc, dernier chiffre connu, environ 1.000 alpinistes transitent par les camps de base chaque année et 50 à 60% atteignent le sommet.

La Mortalité sur l’Everest

Evidemment, ce n’est pas le mont Cassel dans les Flandres ou le géant de Provence, le Mont Ventoux, ni même le Mont-Blanc, c’est l’Everest ! Un des plus beaux endroits du monde mais aussi un des plus dangereux.  A son sommet, vous êtes à l’altitude d’un jet commercial. La prochaine fois que vous prenez l’avion, amusez-vous à regarder la température en fonction de l’altitude sur les télévisions de bord et vous comprendrez vite les difficultés auxquelles sont confrontés les alpinistes. Bon nombre d’entre eux y ont laissé la vie, et certains – plus chanceux – seulement un ou plusieurs orteils, ou un nez et quelques doigts si on retient l’aventure de Beck Weathers, un miraculé, « Laissé pour mort à l’Everest » racontée dans le film « Everest ».
Puisque l'on parle lecture, je vous recommande aussi le roman "100.000 dollars pour l'Everest", d'Yves Ballu qui a lu ce blog et m'a contacté ensuite, un honneur ! Il est pour ma génération ce que Frison Roche a été pour celle de mes parents. 

L’altitude est la première variante du taux de mortalité. Plus on monte, plus le taux de mortalité augmente, c’est logique car plus on monte, plus le MAM fait des dégâts, plus il fait froid… Il redescend après 8.500m car on y reste pas longtemps et comme il fait très froid, il y a moins d’avalanches (1ère cause de mortalité) et de chute de pierres ou de séracs.
Tableau ci-dessous décrivant les taux de mortalité selon l’altitude pour tous les sommets de l’Himalaya (et seulement l’Himalaya, pas l’Annapurna). En bleu les alpinistes occidentaux, en rouge les sherpas.

Il est difficile d’avoir des chiffres exacts pour le seul Everest. Le chiffre qui revient le plus souvent sur les sites sérieux est que de 1953 à Août 2015, 282 personnes sont mortes sur les pentes de l’Everest (dont 169 alpinistes occidentaux et 113 sherpas). Ca ne comprend pas toutes les cordées d’Hitler et les autres qui ont tenté l’aventure avant. Ces chiffres ne comprennent pas les morts au camp de base et en dessous, seulement celles intervenues dans l’ascension finale. Sur ces 282 morts, 102 étaient des alpinistes tentant de grimper le sommet sans bouteilles d’oxygène, occasionnant des troubles de conscience entrainant des chutes.
La plupart des cadavres au-delà du camp N°IV sont toujours dans la neige. Le tracé final pour le sommet est bordé de nombreux cadavres, certains servent même de points de repère aux alpinistes. Voir en fin d’article, si vous avez le cœur bien accroché, les images sont choc !
Sur la seule période 1950-2009, l’Everest a connu 210 morts dont 139 alpinistes occidentaux et 71 sherpas. Ce qui fait un taux de mortalité de 1,52% chez les alpinistes et de 0,97% chez les sherpas. 
Avec 1,52% de mortalité, l’Everest est en dessous de la moyenne des sommets de l’Himalaya (1,55%).
Le sommet le plus meurtrier du Népal est le K2 (qui n’est pas dans ces statistiques car en dehors de l’Himalaya) dont le taux de mortalité était de 29% depuis la première (chiffre de 2013 : 89 morts, 306 alpinistes arrivés au sommet).

Les principales causes de décès :

Sur l’ensemble des sommets himalayens, et au-dessus des camps de base, la 1ère cause de décès chez les alpinistes occidentaux (608 morts entre 1950 et 2009) est la chute (39% des décès), suivi par les avalanches (28,8% des décès) puis par le mal des montagnes (7,6% directement, mais celui-ci est très souvent à l’origine d’une autre cause de décès en provocant, par exemple, une chute). Voir mon article sur le MAM, mal aigu des montagnes. Les crevasse ne représentent que 2,5% des accidents mortels. 
Cet autre graphe particulièrement intéressant de l’Himalayan Database détaille les principales causes de décès dans le massif de l’Himalaya en fonction de l’altitude.
On y constate 22% des alpinistes occidentaux sont morts en dessous de l’altitude du camp de base (5.350m) de l’Everest, essentiellement du fait des avalanches et des « autres causes » mais en fait le mal des montagnes est souvent à l’origine de la cause flagrante du décès. Mon Frère Myke a publié aujourd’hui (7 mars 2017) un article sur la mort d’un alpiniste australien à Lobuche (4.910m), mort d’épuisement du fait du MAM.
Au-delà de 5.500m, en très haute montagne, les chutes deviennent une des principales causes de décès.

Sur un autre graphique, on peut constater que 3,1% des décès des alpinistes occidentaux interviennent en moyenne montagne lors du trek du camp de base (15,6% pour les sherpas !!!), et que le gros des décès, 44,4%, interviennent dans la marche d’approche vers le camp de base d’attaque. 
Les causes de ces 44,4% de décès liés aux étapes entre le camp de base et le camp d’attaque sont principalement dues, pour moitié, aux avalanches, qui sontle risque N°1 entre 4.000m et 7.000m d’altitude.
 Dans le cas particulier du sommet de l’Everest, la proportion de chute est très nettement supérieure avec 57,5%, mais ce ne serait pas la cause première, ces chutes pouvant être dans bien des cas la résultante d’une affection au Mal des Montagnes qui peut perturber la vision, le jugement, et tout l’organisme. Les disparitions inexpliquées, deuxième cause de mortalité avec 8,3% peuvent aussi être une conséquence du Mal des Montagne, qui directement cause 7,5% des décès (embolie pulmonaire ou cérébrale). 
Conclusion :
Quand on me dit qu’un quart des alpinistes qui tentent l’Everest y laisse leur peau, c’est faux, il ne faut pas confondre avec le K2. Le taux de mortalité depuis 1950 est de 1,52% et est très forte baisse chaque année du fait de la technicité des vêtements, des équipements des voies…  En plus, je ne vais pas au sommet et dans les basses altitudes ce taux diminue considérablement, les ¾ des décès interviennent au-dessus de 6.500m. A noter, ¼ des décès ont lieu entre 6.500 et 7.000m !
Donc tout va bien. Pas pure précaution j’ai pris une assurance spécifique rapatriement, assistance, et j’ai rédigé mes dernières volontés, mais vraiment parce que je suis hyper prudent et prévoyant.

Annexe : l’Everest et ses morts, l’Everest cimetière de braves…

Au-dessus du camp IV, les efforts sont tels qu’ils ne peuvent être consacrés à la récupération des cadavres aussi, sauf exception, ceux-ci restent là où leur hôte est mort. Certains servent de repère aux alpinistes, comme « Green Boots » - un des plus connus -  où quand on le dépasse, on sait exactement combien de temps il reste jusqu’au sommet… L’Everest est un cimetière à ciel ouvert !


Un des plus connu des cadavres de l’Everest est « green boots ».
Green boots, c’est le surnom d’un alpiniste inconnu, occidental ou sherpa, on ne sait pas, qui aurait succombé à priori lors de la tempête de 1996 (celle de l’histoire du film « Everest ») et qui est devenu un repère pour tous les alpinistes qui s’attaquent au sommet par le nord (Tibet). Le corps est à 8.460m entre le camp d’attaque (le camp 5 côté nord, et les derniers obstacles techniques de l’ascension). Il avait des bottes vertes, ce qui est assez rare dans la gamme des chaussures thermiques de haute montagne (voir mon article sur les chaussures) d’où son surnom. La photo ci-dessus est aussi une des plus connues des cadavres de l’Everest. Son corps était soudé à la roche à cause du gel (il ne fait jamais plus de -25° à cette altitude) mais il paraît que depuis 2014 on ne le voit plus, qu’il aurait été déplacé et enseveli par la neige…
Green boots était aussi le symbole du « chacun pour soi » qui prévaut dans la death zone (> 7.900m) ou l’Esperance de vie est de… 48 heures et où, contrairement à la philosophie des montagnards, il n’est pas question de risquer sa vie pour sauver celle d’un inconnu. Chacun pour sa pomme… pas besoin d’aller au-delà de 8.000m pour connaitre cela, venez travailler dans ma banque à 33m d’altitude (Paris), vous saurez de quoi on parle !

L’autre cadavre illustre de l’Everest s’appelle George Mallory !
Lui, c’est par forcément le plus connu mais c’est mon préféré. Pour plein de raison. D’abord il  toujours voulu escalader l’Everest et quand on lui demandait pourquoi il répondait « beacause it is there » et c’est devenu une maxime de base pour tout amateur de montagne. Il a tenté, il y est resté, en 1924…. Et on n’a jamais su s’il était allé au sommet, ça reste un des mystères de l’Everest.
Ensuite parce que dans le film « Meru » (un chef d’œuvre, le plus beau film extrême en montagne) il est dit que le héros Conrad Enker, le vainqueur du Meru, la plus difficile montagne au monde, est devenu célèbre en découvrant en 1999, 75 ans après sa mort, le corps de George Mallory. Et enfin, le corps est tellement décomposé qu’il donne une idée d’Avant et Après l’Everest… j’ose la blague…


Puis un autre exemple de cadavre illustre (il y en a plus d’une centaine, fallait bien choisir), David Charp, mort en 2006, lui, il me scandalise. Il est mort près de « Green Boots » lors d’une ascension en solitaire (bon d’accord, il y en a qui cherche les complications, moi j’ai une assurance vie, Myke) il s’est retrouvé en hypothermie et a voulu rejoindre une grotte qu’il n’a jamais atteinte mais dont il montre l’entrée à tous les alpinistes. Encore un cadavre repère. Jusque-là, son histoire est un « incident » classique sur la voie du sommet de l’Everest, mais là où ça devient choquant, c’est qu’une quarantaine de grimpeur lui sont passé à côté pendant deux jours, voyant qu’il était en vie et incapable de s’assumer et qu’aucun ne s’est arrêté, qu’aucun lui a proposé son aide, qu’aucun lui a porté secours. C’est absolument contraire à toutes les règles (ce ne sont même pas des règles, mais des comportements naturels) de l’alpinisme où la priorité n’est pas le sommet mais la survie de la cordée et des gens que l’on croise, la solidarité. Bon d’accord, je n’ai jamais été dans la death zone, je n’ai jamais été plus haut que le mont-blanc jusque-là… et peut-être que l’instinct de survie efface les règles de base de cette noble discipline, mais quand même…

Son corps a été récupéré en 2007 et descendu, au moins un des cadavres des plus de 8.000 qui aura eu une sépulture traditionnelle.
Et enfin, on pourrait rajouter le cadavre de Rob Hall le héros du film Everest, lui il avait les valeurs de l’alpiniste, il a voulu aider un de des amis à accomplir le rêve de sa vie, mais il a déconné, il a oublié les règles de base de la haute montagne, c’est elle et le climat qui dicte sa loi qui s’impose à toi, il a oublié les fondamentaux de la survie au profit des élans du couer… c’est respectable. Le respect est un dû, l’estime est un choix personnel et il a la mienne, il est mort pour une belle cause.   

Mémorial Scott Fischer - Photo Antoine Bousquet mai 2017

Mémorial Rob Hall - Photo Antoine Bousquet mai 2017

Photo Antoine Bousquet
Photo Antoine Bousquet

L’Everest est un cimetière. 16 morts en 2014 dans une avalanche, 21 au camp de base en 2015 lors de l’avalanche déclenchée par le tremblement de terre, une vingtaine de mort en 1996 lors de la tempête (celle du film)… etc…

Si bien que des expéditions sont organisées pour récupérer les cadavres qui trainent au bord du chemin. L’état népalais a monté plusieurs expéditions pour cela en demandant à ses membres de ramasser au passage les déchets que les alpinistes balancent pour alléger leurs sacs. L’Everest est un cimetière et une poubelle, je ferai peut-être un autre article sur ce dernier point… 

4 commentaires:

  1. Alors... Ça a bien marché ? Vous êtes revenu heureux de votre voyage ? Merci pour cet article :-)

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  2. Je préfère mes petites montagnes savoyardes, là où il y a de l’oxygène et des montagnards sympas et non individualistes !

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  3. Je préfère randonner dans mes montagnes savoyardes, là où il y a une majorité de vrais montagnis qui sont toujours sympas, généreux, ont une certaine conscience d’abandonner leur projet s’il faut secourir une personne : pas d’individualiste ici !

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  4. Impressionant, la passion repousse les limites de la vie parfois jusqu'à la mort, il faut se méfier des passions si l'on veut vivre longtemps et les vivre si l'on veut croquer la vie à pleine dents.

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