Photo : Antoine Bousquet - PD+ ou AD- (mon avis) |
Le trek du camp de base se positionne en class 1 avec des passages en class 2
(Yosemite decimal system), c’est à dire en F avec quelques passages PD- dans le système Alpin.
L’ascension du Kalapatar (5.600m) se positionne en class 2
principalement du fait de l’altitude et de quelques passages d’escalade au
niveau du sommet où on peut s’aider des mains, soit du PD.
Au-delà du camp de base N° 2, sur
la face du Lhote vers 6.800m/7.000m
et vers le Sommet Sud il y aura quelques passages en class 3 (PD+ / AD-) avec la
nécessité de grimper en s’aidant des mains, en étant assuré…
Et évidemment, le glacier de Khumbu, popcorn field, une
des portions de l’ascension la plus redoutée des grimpeurs, est noté en class 4 (D+)
à cause de ses terribles échelles suspendues et de son passage vertical en fin
de glacier. Cette portion nécessite un assurage correct, l’usage des pieds et
des mains, de connaître les techniques de contre-force et d’assurage et de ne
pas avoir peur d’une crevasse de…. 500m de profondeur, un demi kilomètre. Mais à part quelques passages un peu chauds,
l’essentiel du glacier correspond à une classe 2 ou 3.
D’autres passages au sommet sont
en class 4 : l’illustre « Hillary Step », the « Southeast
Ridge », une partie de la face du Lhotse avant le camp N°4, et la « corniche
traverse ».
Pas de class 5 sur l’Everest !
Décevant ! Même du fait de
l’altitude. La plus grosse difficulté est une class 4 avec l’Hilary Step (entre
D+ et TD-) !
LES SYSTEMES DE CLASSIFICATION DES
DIFFICULTES TECHNIQUES :
En alpinisme, les itinéraires
font l’objet d’une cote qui détermine le niveau de difficultés. Le hic c’est
qu’il existe plusieurs systèmes de cotation. Il y a l’échelle à 6 niveaux dite alpine (The
European Climbing Scale), l’échelle à 5 niveaux dite d’Alaska « The
Alaskan Climbing Scale » ou encore la Classification selon le Yosemite
Decimal System, initialement conçu pour
l’alpinisme sur roche et tant d’autres selon que l’on est sur cascade de glace,
roche…
Moi, j'utilise la cotation globale « alpine », celle que l’on
utilise dans le massif du Mont-Blanc.
La cotation est réalisée en
tenant compte de plusieurs critères :
L’approche (longueur,
diifficulté)
Descente, difficile ou pas,
longue, pierrier…
La qualité des relais (emplacement,
écart…)
La qualité de la roche de la
neige ou de la glace
La longueur des sections les plus
dures
L’exposition des pentes
L’engagement physique nécessaire
La possibilité ou pas de battre
en retraite
L’Altitude
C’est la difficulté maximale de l’itinéraire qui détermine
la classification.
Et tout cela en conditions
météorologiques standards, normales, aussi en cas de mauvaises
conditions, il faut dégrader la cotation.
F Facile,
Fastoche…
PD Peu
Difficile.
AD Assez Difficile.
D Difficile.
TD Très Difficile
ED Extrêmement Difficile
Et il y a un 7ème
niveau, ABO ou EX, abominablement ou Exceptionnellement
difficile, comme le Méru dans l’Himalaya ou quelques rares endroits ailleurs.
On ajoute un + ou un
– pour souligner la tendance… Une cotation PD+ tendra vers de l’AD…
Ne pas oublier qu’en anglais les lettres ne sont pas les
mêmes et que certains guides les remplacent par une échelle de I à VI :
I: Easy
II: Not Difficult
III: Moderately Difficult
IV: Difficult
V: Very Difficult
VI: Extremely Difficult
A cette classification s’ajoute
la classification liée à la glace, au rocher ou à l’ascension mixte si il y a
les deux. Pour la roche, la notation va de 3 (facile) à 9 (Très difficile),
elle-même complétée des lettres a, b et c qui indiquent le niveau technique du
passage le plus difficile ou la durée de l’engagement à fournir.
F Pas ou peu d’escalade, quelques passages pentus
mais sans grandes difficultés
PD Escalade dans le 3, passages
pentus ~50/60° mais bonne possibilité d’assurage
AD Escalade dans le 4, passages
pentus, avec des portions raides, avec de bonnes possibilités d’assurage et de
repos (emplacements peu exposés) 4c = AD+
D Escalade en 5a
(D-)-5b, 5c (D+) de belles parois
assez longues en 75/85° nécessitant une bonne technique.
TD Escalade en 6a (TD-), 6b
(TD), 6c (TD+) pentes raides 75/85° avec portions
verticales
ED Escalade en 7a
(ED-),7b (TD), 7c (ED+) très raide, qualité
de la roche ou de la glace rendant l’assurage aléatoire, haut niveau technique
demandé…
ABO ou EX Escalade en 8 et 9,
réservé à l’Elite de l’alpinisme mondial.
Un niveau 3 en rocher donne une note globale de PD mais en
mixte celle-ci est dégradée à AD+.
F / Facile / Easy :
L’itinéraire est bien marqué et
ne présente pas de pente raide, de paroi. C’est par exemple, la remontée d’un
glacier facile sans crevasses, d’un éboulis, d’une courte arête… Marche encordé
possible mais sans nécessité d’assurer la cordée. Pas de difficultés techniques
même si quelques passages nécessitent du matériel d’alpinisme (crampons,
cordes…). Techniques de base nécessaire (le classement n’est pas pour les
touristes mais pour les alpinistes aussi il part du principe que les techniques
élémentaires son connues).
Difficultés de roche inférieures
à 3
Photo Antoine Bousquet : Toujours du F sur le GR 20 (mouillé, donc dangereux quand même) |
PD /peu difficile / ND : Not Difficult
Un peu plus difficile, glacier
avec quelques crevasses, longue arrête rocheuse, quelques passage d’escalade
avec les mains, pentes modérées entre 35 et 45°, quelques courts passages
un peu raides (40/45°), un court rappel en descente possible… matériel
d’alpinisme requis (piolet…)
Photo Antoine Bousquet : du PD sur le glacier des Grands Montets |
AD / assez difficile / MD : Moderately
Difficult
Itinéraire plus difficile à repérer, nécessité de tirer des
longueurs pour s’assurer, la pente est un peu soutenue (50°) avec des
passages un peu plus raides. L’assurage de la cordée est nécessaire et
nécessite la connaissance de plusieurs techniques. Descente en rappel possible…
Certains passages peuvent être vertigineux.
En roche on sera sur de la difficulté 4.
Photo Antoine Bousquet : AD, Les Cosmiques |
D / difficile /
Difficult
Pente raide (50/60°), on est encordé (bien sûr) et on doit
connaître les techniques d’assurage. Escalade dans des couloirs un peu chauds…
Difficultés en roche de 4 soutenues ou de 5. Nécessité de tirer sans cesse des
longueurs de corde. Pentes de neige ou de glace raides, glaciers crevassés avec
des rimayes larges…
Touristes non entraînés, non formés, s’abstenir.
TD / très difficile /
VD : very difficult
Courses avec des difficultés techniques importantes, parois
verticales, ou raides soutenues (65/80°). Difficultés en roche de 6, plus pour
moi… j'ai plus de photo...
ED et EDx
/extrêmement difficile étendu / Extremely Difficult
Courses engagées, paroi verticales, roche dans le 6 ou le 7…
Pas pour moi non plus, sinon il y a longtemps que j’aurai
tenté les Grandes Jorasses…
A noter que le niveau ED est décomposé par les anglo-saxons
en ED1, ED2, ED3 ce qui donne une échelle ouverte des difficultés.
Jimmy Chin,.... de l'abominablement difficile... |
Et puisque le l’on parle des anglo-saxons, parlons du
Alaskan Climbing Scale ou du système décimal Yosemite (le YDS) qui ne compte
que 5 classes générales :
Class 1 : Tu peux grimper avec des roues même si un
saut de rocher n’est pas exclus.
Class 2 : Tu
peux grimper sans les mains même si quelques fois elles peuvent être utiles
Class 3 : Tu peux grimper comme un enfant en t’aidant
de tes mains.
Class 4 : Là, les choses sérieuses commencent, cordes, contre-forces, escalade réelle et
engagée…
Class 5 : C’est plus pour moi, la corde cède, t’es
mort. Technique parfaite
nécessaire…
Meru |
Compliqué toutes ces classifications. On peut les résumer en :
Classe 1 : tu
tombes, tu passes pour un con…
Classe 2 : tu
tombes, tu te casses le poignet ou un bras
Classe 3 : tu
tombes, tu te casses une jambe
Classe 4 : tu
tombes, tu te casses un bras, une jambe, le crâne. Tu n’es pas encore mort…
mais ça ne va pas tarder…
Classe 5 : tu
tombes, tu es mort !
Mais rassurez-vous… la chute n’est pas la 1ère
cause de mortalité sur l’Everest (cf mon article sur la mortalité).
Là, vous ne verrez que du ABO ou EX...
Meru = ABO / EX |
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